Meurtre de Sylviane Kaas : comment son mari est devenu suspect n°1 au prix d'une possible erreur judiciaire

PODCAST - Le 5 avril 1992, Sylviane Kaas est assassinée à son domicile alors que son mari et leurs quatre enfants sont sortis au cinéma à Rouen. Dans "les Voix du Crime", son époux, André Kaas, revient sur le suspicions dont il a été victime, après avoir passé trois ans en prison pour son meurtre.

André Kaas, accusé à tort de l'assassinat de sa femme et détenu pendant trois ans malgré son innocence

Crédit : JOEL SAGET / AFP

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Un entrepreneur à succès devenu coupable idéal. C'est ce qui est arrivé à André Kaas, un agent immobilier accusé du meurtre de son épouse, Sylviane. Tout a basculé le 5 avril 1992, au retour d'une banale sortie cinéma. Lorsqu'André Kaas est de retour au domicile familial rouennais avec ses enfants, il constate un chaos inhabituel.

Dans l'épisode des Voix du Crime dédié à cette affaire, il revient sur ce jour tragique. "C'est mon fils Jérôme, qui avait 11 ans à l'époque, qui monte et qui hurle. Il trouve sa mère qui est allongée, qui est morte", se souvient-il. De multiples pistes sont évoquées par les enquêteurs, sans grand résultat. Jusqu'à ce jour de novembre 1993, lors de l'arrestation d'André Kaas lui-même.

"Quand on arrive à l'hôtel de police, les policiers me disent que ce sont des connaissances que j'ai connues indirectement par le judo (...) qui ont tué ma femme. Quand ils me disent ça, je leur dis 'c'est bien, vous avez fait votre boulot' (...) Je suis complètement surpris que ça soit eux, parce que ce n'était pas le profil (...) Donc moi, je les félicite. Et ils me disent, que ces hommes m'ont désigné comme le commanditaire de ce meurtre."

À écouter

16. André Kaas, d'entrepreneur à succès à coupable idéal

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Malgré les accusations, André Kaas reste persuadé qu'il s'agit d'une erreur qui s'apprête à être corrigée. "C'est tellement énorme que je me dis 'Bon, ça va être démonté'", explique-t-il. Il est pourtant bien loin d'imaginer la machine judiciaire qui s'apprête à s'enclencher.
Avec les deux personnes suspectées d'être ses complices, il est incarcéré pendant trois ans. Depuis sa cellule, l'ancien agent immobilier clame son innocence. En juin 1995, face au manque de preuves, André Kaas est finalement libéré. Mais un mois plus tard, il est de nouveau incarcéré sur ordre de la présidente de la chambre d'instruction, jusqu'à ce qu'un nouveau procureur reprenne le dossier, et le fasse sortir définitivement.

En avril 2004, André Kaas bénéficie d'un non-lieu définitif. Si l'erreur judiciaire est pointée, il est déjà trop tard pour cet agent immobilier, qui se dit désormais ruiné. "Professionnellement, je n'ai jamais pu me refaire", déplore l'ancien entrepreneur. Plus de vingt ans après le décès de Sylviane Kaas, le meurtrier n'a toujours pas été identifié.

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