Meurtre de Catherine Fournier : comment l'hypnose s'est retrouvée au cœur de cette affaire criminelle

À l'hiver 1999, dans le Gard, Catherine Fournier, 31 ans, disparaît lors de son footing habituel. La jeune femme ne donne aucune nouvelle, ni à sa famille, ni à son mari, Laurent. Inquiet, ce dernier, en déplacement professionnel à Paris, fait la route en urgence pour se rendre à leur domicile. À l'intérieur, aucune trace de Catherine. Ni même d'effraction. 

Gendarmes et pompiers sont aussitôt prévenus, et les témoignages se succèdent. Personne n'a vu la joggeuse. Enlèvement, mauvaise rencontre, prédateur sexuel… Toutes les pistes sont envisagées, mais les soupçons des enquêteurs se posent, petit à petit, sur le mari de la disparue. Bien qu'il présente un alibi solide, les gendarmes n'excluent pas son implication. 

Deux mois plus tard, une partie du corps de la trentenaire est retrouvé. La jeune femme a été poignardée à de nombreuses reprises, puis découpée. Une enquête pour meurtre est ouverte et les investigations se concentrent sur son mari. S'il nie les faits, ce dernier va faire l'objet d'une audition aussi étonnante que novatrice, sous hypnose.

Des aveux sous hypnose

Après cinq heures de séance, les révélations faites par Laurent Fournier sont inespérées. "Il parle de lui, à un moment donné, à la troisième personne. Il va faire des confidences, des confidences criminelles, puisqu'il va dire qu'il a tué son épouse", rapporte le journaliste Boris Delacruz dans L'Heure du Crime consacrée à l'affaire Catherine Fournier.

Un an plus tard, Laurent Fournier revient sur ses aveux et se rétracte, dénonçant l'hypnose comme une technique illégale, qui l'aurait dépossédé de son libre-arbitre. Le 19 février 2002, la Cour d’appel de Lyon annule le procès-verbal et 17 ans plus tard, le principal suspect de cette affaire bénéficie d'un non-lieu. 

Depuis, Laurent Fournier a quitté le sud de la France. Le meurtre de Catherine Fournier, lui, reste non-élucidé.