Paul Bernardo et Karla Homolka : les Ken et Barbie du Mal

PODCAST - "L'Heure du Crime" s'intéresse à Paul Bernardo et Karla Homolka. Deux violeurs et tueurs de Toronto, surnommés Ken et Barbie en raison de leur jeunesse et de leur beauté. Ils seront condamnés pour au moins trois meurtres d'adolescentes et des dizaines de viols.

Cette photo d'archive de l'été 1994 montre l'accusé Paul Bernardo (à droite), tueur sexuel, en route pour une audience préalable au procès avec un membre de la police de Toronto.

Crédit : CARLO ALLEGRI / AFP FILES / AFP

L'INTÉGRALE - Paul Bernardo et Karla Homolka : les Ken et Barbie du Mal

00:45:00

L'ENQUÊTE - Paul Bernardo et Karla Homolka : combien ont-ils fait de victimes ?

00:13:05

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Paul Bernardo, 21 ans, et Karla Homolka, 17 ans, se croisent pour la première fois en 1987. L’un est obsédé par le désir de devenir millionnaire. Comptable le jour, contrebandier la nuit. L’autre se passionne pour le satanisme. Après un mois de relation, Paul confie à Karla qu’il est le criminel le plus recherché du moment à Toronto : le violeur de Scarborough, ayant déjà attaqué trois adolescentes. Karla lui répond : "Toi, le violeur ? C'est cool !"

Pendant deux ans, Paul Bernardo viole à onze reprises, mais n’est plus satisfait. Il souhaite avoir la petite sœur vierge de Karla. Cette dernière est réticente, mais finit par accepter. La séquence tourne mal. La petite sœur décède à la suite d’un excès d’alcool. Le couple criminel n’est pas une seule fois soupçonné. "Ils sont issus de milieux familiaux, relativement sains et privilégiés, contrairement à d'autres criminels", explique Stéphane Berthomet, ancien policier et invité de L'Heure du Crime.

"Si tu veux le faire cinquante fois, nous le ferons cinquante fois, car je t'aime et que tu le mérites" déclare Karla à Paul. Dans les semaines qui suivent, trois adolescentes de 14 et 15 ans vont être retrouvées mortes. "La mort accidentelle de la petite sœur est une étape fondamentale dans leur parcours criminel", souligne Emily Tibbatts, spécialiste des tueurs en série et invitée de L'Heure du Crime.

Une sentence et demie

Le 6 janvier 1993, "les Ken et Barbie du mal" se disputent violemment. Karla porte plainte contre son mari. Le sang de ce dernier est comparé à celui du violeur de Scarborough. Paul Bernardo est interpellé. On découvre à son domicile des cassettes qui montrent des ébats sexuels avec de jeunes filles. Au total, le juge l'inculpe de 43 viols et agressions sexuelles. Paul Bernardo garde le silence. Karla Homolka, interrogée, dit tout ignorer de ces affaires et se présente comme une victime de son conjoint.

Le juge de Toronto lui propose alors un marché : si elle raconte tout, elle ne fera qu'une peine modérée de prison. Karla accepte et relate six ans au cours desquels elle n'aurait été qu'une exécutante. Le procès de Karla a lieu en 1993. Le rapport psychologique décrit une femme qui était consciente de ses actes, mais était paralysée par la peur. L’accusée est condamnée à douze ans de prison.

Son mari comparaît deux ans plus tard. Paul ne laisse paraître aucune émotion. Il dit qu'il mérite d'être puni, mais Karla aussi. Le 3 novembre 95, Paul Bernardo est condamné à la perpétuité. "Il est condamné à une perpétuité réelle, car on sait qu’il recommencerait si on le laissait sortir", conclut Emily Tibbatts.

Les invités de l'émission

- Stéphane Berthomet, ancien policier. Créateur et réalisateur de podcasts. Son dernier podcast : Contre-enquête est disponible sur toutes les plateformes d’écoute, avec chaque jeudi un nouvel épisode sur une affaire criminelle.

- Emily Tibbatts, spécialiste des tueurs en série. Créatrice du site internet tueurensérie.org. Auteure du livre Tueurs en série : 41 portraits de serial killers, publié chez Amazon.

L'équipe de l'émission vous recommande