Le 8 février 2003, le corps sans vie de Monique Lejeune est découvert dans son jardin à Coulogne dans le Pas-de-Calais, lacéré de 58 coups de couteau. Rapidement, un suspect émerge. Il s'agit de Béatrice Matis, l'ex-femme de Claude Lejeune, le mari de la victime. Si l'enquête révèle que les deux femmes entretenaient des relations cordiales, le témoignage de l'ex-épouse sème le doute.
Devant les enquêteurs, Béatrice Matis explique avoir rendu visite à la défunte, le soir de sa mort, pour une visite de famille. Bien qu'elle nie, l'ADN de la victime a été retrouvé sur la suspecte. Plus troublant encore, cette dernière aurait avoué le meurtre à des policiers avant de se rétracter devant la juge d'instruction. Des indices probants qui la conduisent devant les assises de Douai.
Si tout désigne Béatrice Matis comme la coupable, le procès de cette femme prend une tournure inattendue. Lors des audiences Me Dupont-Moretti, son avocat, dresse l'inventaire des doutes, des erreurs, des oublis qui abonderaient dans ce dossier. Taches de sang, impossibilité pour Béatrice, femme fluette, de transporter le corps inerte de Monique… Les failles de l'enquête sont multiples et auraient conduit, selon l'avocat, à désigner le mauvais coupable.
Dans L'Heure du Crime, Me Caroline Matrat, avocate au barreau de Boulogne-sur-Mer et avocate de Jean-Luc Lejeune, le fils de la victime revient sur la stratégie de celui que l'on surnomme "Acquittator". "Il a essayé de distiller le doute. C'est ce qui a finalement rendu ce procès un petit peu compliqué et qui a justifié, effectivement, un complément d'information."
Un an plus tard, lors des nouvelles audiences, l'affaire n'a pas plus avancé. La défense, elle, n'en démord pas et va même jusqu'à désigner un nouveau coupable... un coupable constitué partie civile, qui n'est autre que le fils de la victime, Jean-Luc Lejeune. Me Dupond-Moretti évoque un mystérieux coup de fil, passé le soir du meurtre, qui désignerait ce dernier comme l'auteur de ce crime sanglant.
"Il y a parfois des détails qui ont peu d'intérêt, mais mis en avant d'une telle manière, que pour des jurés qui ne sont pas rompus aux techniques de la cour d'assises et à la procédure, ils se disent 'ah attention, ce petit élément-là, c'est peut-être très important.' Et Me Dupont-Moretti a joué sur ces éléments-là", explique Luc Frémiot, avocat général lors du procès.
Devant ces nouveaux éléments, l'accusée est acquittée. Un verdict pour lequel le parquet fait appel, peu convaincu de l'innocence de cette femme. En 2012, un troisième procès s'organise et l'issue surprend. Après avoir été acquittée en appel, Béatrice Matis est finalement condamnée à 15 ans de réclusion criminelle, malgré les zones d'ombre mises en exergue par son avocat, Me Dupont-Moretti.
Pour les proches de la victime, le soulagement est immense. Mais pour Jean-Luc, le fils aîné de Monique Lejeune, les séquelles de l'accusation dont il a été l'objet demeurent.
"Cette condamnation-là n'a pas suffi à l'apaiser. Parce que la rancœur, les gens qui ont entendu, qui ont lu la presse, qui se disent qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Il reste toujours quelque chose après, ça a été très, très difficile (…) Rejeter la faute sur quelqu'un comme Jean-Luc, c'était pour moi quelque chose d'inacceptable. Ça m'a vraiment profondément choqué", conclut l'avocate du fils de la victime au micro de Jean-Alphonse Richard.
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