Le dimanche 5 mars 2017, Hubert Caouissin, 46 ans, et sa compagne Lydie Troadec, sont à nouveau placés en garde à vue à l'Hôtel de police de Nantes. Ils avaient déjà été entendus près de 21 heures au tout début des investigations dans l'affaire de la brutale disparition de la famille Troadec. Pascal et Brigitte Troadec, tous deux 49 ans, et leurs deux enfants, Sébastien, 21 ans, Charlotte, 18 ans.
Des traces de sang ont été découvertes dans la maison, faisant craindre le pire. Peut-être un remake de l'affaire Dupont de Ligonnès. Dans la cuisine du pavillon d'Orvault, sur un verre, la trace ADN de Hubert Caouissin, il est le beau-frère de Pascal et Brigitte Troadec. Lors de sa première audition, il n'avait pas caché qu'il ne les aimait pas. Une affaire d'argent et d'héritage. Sa compagne, Lydie, est la sœur de Pascal, le père de famille.
Face à la trace ADN, Hubert
Caouissin perd son assurance. Il avoue l'indicible. C'est lui et lui seul qui
a tué la famille Troadec. Devant les enquêteurs, puis devant les juges, il va
raconter que dans la nuit du 16 au 17 février, il s'est rendu à Orvault près de
Nantes. Il assure alors qu'il ne voulait pas leur faire de mal, juste les
surveiller, les espionner parce qu'il est alors persuadé que Pascal, le père, leur cache des choses.
Peu avant 3h00 du matin, il entre dans le pavillon
par une porte jamais verrouillée. Il coupe le courant au compteur. Caouissin prétend avoir été
surpris par Pascal et Brigitte Troadec. Il aurait saisi un pied de biche pour
tuer sauvagement les parents et les deux enfants réveillés.
Hubert Caouissin rentre chez lui,
dans la ferme délabrée de Pont-de-Buis, à 300 kilomètres. Il raconte ses
crimes à sa compagne Lydie. Le lendemain, elle le dépose au pavillon d'Orvault et
l'attend dans le véhicule avec un talkie walkie. Le beau-frère passe presque
une journée à nettoyer la maison. Il ne laisse pas d'empreintes mais boit à
plusieurs reprises un verre d'eau.
"Les corps étaient là, ils étaient impressionnants" raconte t-il aux enquêteurs. Des corps transportés jusqu'à la ferme, démembrés, brûlés. Pendant ce temps, Lydie part se promener avec leur petit garçon. Les experts de police scientifique vont explorer la ferme et découvrir tout une famille réduite à néant. Il ne reste que 326 grammes de fragments osseux, 379 lambeaux de chair.
"La préméditation n'a pas été retenue faute de preuve matérielle. On est dans une histoire criminelle effroyable et au final il manque l'arme du crime et les quatre crânes des victimes. Or s'ils avaient trouvé les crânes ils auraient peut être trouvé la façon dont ils ont été tués. On arrive donc à ce procès avec ces deux éléments manquants", explique François Rousseaux, auteur du livre "Pour tout l’or du monde" chez Fayard au micro de L'heure du Crime.
- François Rousseaux, journaliste à Télérama, auteur du livre "Pour tout l’or du monde" chez Fayard
- Daniel Zagury, psychiatre et expert auprès des tribunaux. Auteur de "La Barbarie des hommes ordinaires : Ces criminels qui pourraient être nous" aux éditions de l'Observatoire et de "Comment on massacre la psychiatrie française" aux éditions de l'Observatoire.
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