Le 12 juin 1962, à 7h15 du matin, à l'heure de la première inspection des cellules, un chef-surveillant du pénitencier d'Alcatraz note que les occupants de trois d'entre elles semblent toujours dormir. On peut apercevoir les têtes de Frank Lee Morris et des frères Anglin, John et Clarence, à demi enfouies sous leurs couvertures.
Les surveillants entrent et comprennent aussitôt. Une tête roule en soulevant la couverture et son nez se brise. Trois têtes sculptées dans du papier, du savon et du carton, étonnement affublées de vrais cheveux. Il n'y a plus personne dans les couchettes. Les sirènes retentissent dans les couloirs. Les trois détenus ont agrandi le trou de la petite grille d'aération en creusant le mur friable. Ce trou était masqué par un carton peint de la couleur jaunâtre du mur.
Les trois hommes ont ensuite accédé aux conduites d'eau. De là, ils ont grimpé jusque sur le toit du pénitencier et se sont retrouvés à l'air libre. Il a fallu sûrement des semaines, voire des mois de travail, pour parvenir à ce résultat. A ce stade, impossible de dire comment ils auraient pu quitter l'îlot d'Alcatraz, entouré d'eau aux courants vicieux.
Les hommes du shérif de San Francisco et le FBI ont été alertés de cette possible cavale, même si, en réalité, personne ne donne cher de la peau des intéressés, trois repris de justice condamnés à de longues peines pour des braquages.
Frank Lee Morris, 36 ans, a déjà passé la majeure partie de sa vie en prison. C'est un spécialiste de l'évasion. Sont également recherchés les frères John et Clarence Anglin, 32 et 31 ans. Ils avaient été transférés à Alcatraz après une tentative d'évasion à Atlanta.
Aujourd'hui, l'enquête est toujours ouverte et non résolue. Personne ne sait si les trois fugitifs sont toujours en vie ou s'ils se sont noyés dans le Pacifique en voulant rejoindre la côte. Mais en 2015, l'enquête semble relancée quand une photo apparaît...
"On voit sur une photo deux personnages, il pourrait s'agir des frères, Anglin. Elle a tout de suite fait parler en 2015. Aujourd'hui, les logiciels de reconnaissance faciale semblent dire que ce sont eux", explique Simon Grivet, historien et spécialiste des Etats-Unis, au micro de Jean-Alphonse Richard dans L'heure du crime. Un mystère toujours non élucidé qui a donné lieu à la fermeture du pénitencier l'année suivante.
- Simon Grivet, historien et spécialiste des Etats-Unis.
Maitre de conférence à l’Université de Lille
- Frédéric Ploquin, journaliste et auteur du livre "Ils se sont fait la belle" aux éditions la mécanique générale
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