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"Une image trop réaliste peut devenir trompeuse" : pourquoi l'utilisation de l'IA dans les portraits-robots inquiète les enquêteurs ?

Le portrait-robot, outil emblématique des enquêtes criminelles, évolue avec l'ère numérique, grâce à l'IA. Certains juristes alertent toutefois sur son utilisation.

Le portrait robot de la Gendarmerie. (Illustration)

Crédit : DR

La fin du portrait-robot à l'ancienne

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La fin du portrait-robot à l'ancienne

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William Galibert - édité par Alexian Giron

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Une page se tourne. Celle des polars, des nuits d'insomnie devant Faites entrer l'accusé, des salles d'interrogatoire où un flic fatigué avec un gobelet de café à la main pose un croquis froissé sur la table en demandant : "Alors ! Tu le reconnais ? C'est bien ce type ?". Une page de séries télévisées et de films va aussi se tourner, où l'on voyait ces portraits-robots punaisés au mur entre deux photos floues de vidéosurveillance. 

Des visages approximatifs, avec des nez douteux, des sourcils tremblants et des yeux vides comme de mauvais alibis. Des suspects qui ressemblaient à la fois à tout le monde mais aussi à personne. Le portrait-robot à l'ancienne avait l'élégance des choses imparfaites. Il faisait partie du mythe. 
En Arizona, au service de police de la ville de Goodyear, un dessinateur a eu l'idée de passer le portrait-robot à la moulinette du XXIᵉ siècle et de l'intelligence artificielle. Concrètement, le témoin est interrogé, le dessinateur fait un croquis et le transfère à ChatGPT, qui le transforme en visage photoréaliste. Soudain, les polars de notre enfance ont pris un coup de vieux avec ce vrai faux suspect. 

L'origine du portrait-robot "à l'ancienne"

Les portraits-robots "à l'ancienne" datent de la fin du XIXᵉ siècle. Ils ont d'abord été utilisés au Royaume-Uni par Scotland Yard, la police londonienne, et perfectionnés par le criminologue français Adolphe Bertillon, inventeur de l'anthropométrie judiciaire. En 1983, il codifie le "portrait parlé", une fiche signalétique ultra-précise : le front, le nez, les lèvres, le menton, l'implantation des cheveux... Tout est noté pour repérer les récidivistes. 

Dans le Washington Post, certains juristes alertent sur le risque de ces portraits-robots fabriqués par l'intelligence artificielle. Une image trop réaliste peut devenir trompeuse, car plus elle ressemble à une photo, plus il est possible d'oublier qu'elle repose sur un souvenir fragile, parfois déformé par le stress.

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