Le lundi 14 août 1989 à 20h30, Sylvie Clastres, qui s'occupe du château de Bellinglise, téléphone à la gendarmerie de Lassigny, un bourg de l'Oise, pour signaler l'absence de l'une de ses clientes. Il s'agit d'une Britannique, Fiona Jones, 26 ans. Elle a quitté à 11h30 la somptueuse demeure du 16eme siècle, posée dans un parc de 260 hectares, et transformée en hôtel de luxe, pour une balade à vélo d'où elle n'est pas revenue.
Les premières vérifications, de nuit, des gendarmes ne portent pas leurs fruits. Fiona Jones, 26 ans, institutrice à Saint Peter's Close, près de Birmingham, est arrivée la veille. Accompagnée de son mari, Mark Jones, 27 ans. Le couple avait décidé de fêter leur un an de mariage derrière les murs de Bellinglise. Lundi matin, Fiona, qui parle parfaitement français, a loué un vélo bleu à la réception. Elle a indiqué qu'elle voulait visiter la ville impériale de Compiègne, à une quinzaine de kilomètres, et serait de retour dans l'après midi.
Le 16 août, une patrouille à pied ratisse le périmètre de Rimberlieu. L'un des gendarmes tombe alors, dans un champ de maïs en friche, sur une carte magnétique de chambre d'hôtel portant le numéro 101. C'est bien la chambre qu'occupe le couple Jones au château de Bellinglise. Il est encore retrouvé une montre d'homme de marque Oméga, c'est celle de Mark Jones, il l'avait prêtée à son épouse. Il semble que l'endroit porte des traces de lutte. Fiona Jones est introuvable, tout comme la bicyclette bleue.
Le capitaine Jean-Philippe Ster, l'un des chefs d'enquête, ratisse plusieurs fois le même coin. Il repère alors une forme insolite, à moitié enfouie dans une flaque de boue. Il s'agit d'un mocassin de couleur vert et parme, une chaussure d'homme de pointure 44 qui est là depuis peu de temps et pourrait appartenir à un éventuel agresseur. Le lendemain, un hélicoptère survole le secteur, et 250 hommes, gendarmes et militaires, fouillent les 700 hectares du domaine de Rimberlieu mais toujours pas de Fiona.
Avec cette simple chaussure, les enquêteurs sont remontés jusqu'au coupable, il s'agit de Frédéric Blanche. Il habite à Compiègne et est manipulateur radio dans une clinique, basketteur et célibataire. Un anti-suspect. Il a tout avoué, tout dit, sauf l'endroit précis où il a enfoui le corps de Fiona Jones dans la forêt de Compiègne et ses 20.000 hectares.
"Il va étrangler Fiona Jones, il va la laisser dans le fossé. Et lorsque elle émerge, elle espère du secours et une voiture arrive, sauf qu'elle retombe sur Frédéric et c'est là qu'il va l'achever avec 10 coups de couteau", explique le journaliste Georges Charrières au micro de L'Heure du Crime. "Elle est retombée dans les griffes de son bourreau", conclut Jean-Alphonse Richard.
- Dominique Rizet, journaliste, présentateur d'Affaire Suivante sur BFM et co-présentateur de "Faites entrer l'accusé" sur RMC
- Me Pascal Pouillot, avocat de Frédéric B.,
- Georges Charrières, journaliste qui a suivi l'affaire pour Le Courrier Picard
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