Dimanche 16 juillet 1978, il est 2h45 du matin lorsque deux policiers du commissariat de Vanves aperçoivent une femme qui court le long d'un trottoir du boulevard Lameroux. Simplement vêtue d'un peignoir, elle est pieds nus et tient dans ses bras un petit bébé. Aux fonctionnaires en patrouille, elle lance ce cri : "Venez vite, mon mari a été tué à la Tourelle".
Les policiers ne font que quelques pas et tombent sur le corps d'un homme de forte corpulence, 1m70 pour 120 kilos, vêtu d'une chemise blanche. Il s'agit du mari de la femme affolée, le patron du restaurant La Tourelle, le dénommé François Doublet, 39 ans. Ce dernier était connu pour avoir été le cuisinier de l'Elysée sous la présidence de George Pompidou.
Il s'est effondré sur le seuil
de l'établissement après avoir sans doute ouvert la porte à son assassin. Un
tueur à qui il a tourné le dos puisqu'il a reçu une balle dans la nuque. Les
légistes indiquent qu'un seul projectile, tiré à bout portant, a suffi à ôter la
vie du restaurateur. La mort a été rapide. L'arme utilisée est probablement un
pistolet qui reste introuvable.
Larissa Doublet, l'épouse de la
victime, est en état de choc. Elle indique qu'elle était aux
premières loges quand le meurtre s'est produit. Il était presque 2h00 quand elle a
entendu un coup de feu. Elle dit avoir été terrorisée et s'être réfugiée pour se cacher sur la terrasse. Elle y est restée une bonne demi-heure dans la
crainte que celui qui a tiré visite la demeure. Quand elle est enfin
redescendue, François Doublet était mort…
Les enquêteurs de la brigade criminelle ne constatent aucune effraction. Sur une
petite table, à l'entrée du restaurant, deux verres ont été posées et une
bouteille de Champagne provenant de la cave de La Tourelle est ouverte. Les
empreintes de la victimes figurent sur un verre, mais rien sur le deuxième
verre, ni celles d'un inconnu, ni celles de Larissa.
L'épouse est alors certaine que son mari, avec qui elle vit depuis quatre ans, a été tué par erreur. Mais les policiers s'interrogent sur le comportement de cette femme qui n'a donné l'alerte que très tardivement. Elle dit avoir été tétanisée par ce qui se passait à l'étage du dessous, au point de n'avoir pas alerté un car de police qui passait devant le restaurant…
Durant son audition, Larissa Doublet a semblé bafouiller sur une question de Pierre Ottavioli (officier de police) et Claude Cancès. "On a senti qu'on était à deux doigts de la vérité. Pierre Ottavioli a posé la bonne question. Larissa Doublet était paniquée, par contre Pierre Ottavioli n'a pas percuté qu'il a posé la bonne question et a enchaîné sur une autre question. Et là, nous sommes passés à deux doigts d'un témoignage où l'on aurait su ce qui s'est passé", explique Claude Cancès, l'ancien patron du 36 Quai des Orfèvres et invité de L'Heure du Crime, ce 26 janvier.
Larissa Doublet a été innocentée et aujourd'hui, plus de 30 ans après, l'affaire est toujours non élucidée. Le meurtre de François Doublet reste un mystère.
- Michel
Cohen-Solal, journaliste qui a suivi
l’affaire pour RTL
- Jean-Pierre Birot, ancien procédurier à la
Brigade Criminelle
- Claude Cancès, ancien patron du 36 Quai des
Orfèvres.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.