Les conseils du mari de Delphine Jubillar contre-attaquent. Ce vendredi 24 novembre, les avocats de Cédric Jubillar ont annoncé leur intention de déposer plainte contre les juges d'instruction en charge de l'affaire pour une atteinte à la présomption d'innocence. Mardi, les magistrats instructeurs ont signé une ordonnance de mise en accusation afin de renvoyer Cédric Jubillar devant une Cour d'assises pour le meurtre de sa femme.
Lors d'une conférence de presse vendredi matin, les avocats ont notamment jugé "scandaleux" un passage de l'OMA dans lequel les deux magistrates en charge de l'instruction écrivent : "L'ensemble des éléments recueillis lors de l'information judiciaire démontre que Cédric Jubillar est l'auteur du meurtre de son épouse."
"C'est un scandale de ne pas respecter la présomption d'innocence, d'écrire noir sur blanc que Cédric Jubillar est le meurtrier alors qu'il n'a pas été jugé. (...) Cette horreur judiciaire doit sortir du dossier", martèle Me Emmanuelle Franck. Selon elle, l'accusation s'est focalisée sur le mari de Delphine Jubillar et "la fabrication pure et simple d'un coupable". C'est à une cour d'assises, s'il est jugé, de se prononcer sur la culpabilité de Cédric Jubillar, a-t-elle fait valoir.
Les avocats de Cédric Jubillar ont fait appel de l'ordonnance de mise en accusation des juges. Ils doivent déposer, ce vendredi après-midi, leur recours. Il sera ensuite examiné par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse.
Pour Alexandre Martin, un autre des trois avocats, le peintre-plaquiste de 36 ans est victime "d'une maltraitance judiciaire depuis son incarcération le 18 juin 2021. Cette procédure est viciée depuis le début". "C'est un dossier qui est vide de preuve", "une instruction à charge", insiste-t-il.
Outre la plainte contre les deux juges "pour violation des règles de déontologie", une autre sera déposée devant le conseil de la magistrature visant Dominique Alzéari, procureur de la République de Toulouse lors de la mise en examen qui, selon Me Martin, avait "présenté devant la France entière Cédric Jubillar comme le coupable du meurtre de son épouse".
Dans leur appel, les avocats demandent "à la chambre de l'instruction de prononcer la nullité de l'ordonnance", a précisé Jean-Baptiste Alary, 3ᵉ défenseur de Cédric Jubillar.
Delphine Jubillar, infirmière alors âgée de 33 ans, a disparu de sa maison de Cagnac-les-Mines, où le couple vivait avec leur fille de 18 mois et leur fils de six ans, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Depuis près de trois ans, le mari clame son innocence. Dans leur ordonnance, les juges d'instruction soulignent que les enquêteurs ont mené "des investigations minutieuses et exhaustives" qui ont permis d'envisager diverses hypothèses, avant de rassembler "des charges suffisantes" contre Cédric Jubillar.
Avocat de proches de Delphine Jubillar, constitués partie civile, Laurent Nakache-Haarfi considère aussi que "l'ensemble des éléments du dossier converge vers une seule personne, à savoir Cédric Jubillar".
Contacté avant la conférence de presse des avocats de la défense, Me Nakache-Haarfi pointe le refus de M. Jubillar de communiquer des informations aux enquêteurs. "Une personne innocente et qui n'a rien à cacher aurait communiqué l'ensemble de ses données Google afin de démontrer son innocence. Ce n'est pas le cas en l'espèce", note-t-il. "Enfin, affirme-t-il, la personnalité de ce monsieur et ses comportements dès le lendemain de la disparition démontrent qu'il sait ce qu'il est arrivé à Delphine."
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