Avoir escroqué des personnes sans papier. C'est ce qui est reproché à un homme qui est visé par une plainte pour "usurpation" et "escroquerie". En plus de s'être fait passer pour un avocat auprès de personnes sans papiers, il leur a adressé des factures à plusieurs milliers d'euros pour constituer des dossiers pour obtenir un titre de séjour, a appris mardi l'AFP de sources concordantes.
Dans une enquête publiée lundi 19 juillet, Streetpress indiquait qu'Azzedine Jamal, ex-agent de la chorégraphe Mia Frye, est cet homme accusé d'escroquerie. "Au cours de cette enquête, nous avons formellement identifié 79 victimes de ses magouilles, dont 55 personnes sans-papiers", a écrit le média. "Selon nos estimations, il aurait sur ces trois dernières années, encaissé plus de 200.000 euros grâce à ses manœuvres."
Pour l'épauler, Azzedine Jamal aurait constitué un important réseau de clients via quatre "apporteurs d'affaires". Ces derniers ont fini par porter plainte contre lui et son prétendu cabinet d'avocat JS lundi pour "usurpation de la qualité d'avocat, escroquerie et travail dissimulé" auprès du tribunal de Bobigny, selon le document consulté par l'AFP. Après avoir répondu à des annonces Pôle emploi, ou via le site leboncoin, pour "du ramassage trottinette électrique", certains s'étaient vus proposer un emploi d'assistant avocat ou juriste.
Sans la qualification nécessaires, ils devaient mettre en relation des personnes irrégulières avec le cabinet JS. Azzedine Jamal prétendait alors auprès de ses clients qu'il leur obtiendrait une régularisation en deux ou trois mois. Le tout pour des honoraires situés entre 5.000 et 9.000 euros.
Contacté par l'AFP, Azzedine Jamal, qui se définit comme "artiste, agent et juriste autodidacte", réfute s'être présenté comme un avocat. Il dénonce un "article diffamatoire, à charge" et une "bombe mensongère". Il estime la clientèle de son cabinet, créé en février 2020, à 31 personnes, dont sept ont obtenu un titre de séjour. Pour le reste, les procédures sont en cours, ralenties par le Covid-19 et la fermeture des préfectures, explique-t-il. Selon lui, les "apporteurs d'affaires" fixaient eux-mêmes les tarifs, allant de 500 euros à 10.000 euros par dossier, et il n'a jamais encaissé plus de 2.000 euros par client. Il a également porté plainte contre ces quatre collaborateurs pour "abus de confiance".
Le nom de Gilles Wullus, rédacteur en chef de Politis et mari d'Azzedine Jamal est également cité dans l'enquête de Streetpress. "J'ai sciemment caché à mon conjoint ce que j'ai fait", a tenu à indiquer Azzedine Jamal. Dans un communiqué de presse publié lundi, le journal s'est dit "totalement étranger à cette affaire d'une extrême gravité". "Gilles Wullus est d'ores et déjà en retrait de ses fonctions et responsabilités au journal", a poursuivi le média.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte