Affaire Julien Thévenet : les amants tueurs de la Marne

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur l'affaire Julien Thévenet. Au début de l'année 2014, ce jeune et discret militaire, père d'une petite fille, est retrouvé sans vie, tué à coups de pioche, dans sa maison, dans la Marne. La scène a tout d'un cambriolage qui a mal tourné, mais seulement en apparence.

La cour d'appel d'un palais de justice (illustration)

Crédit : ROMAIN LAFABREGUE / AFP

L'INTÉGRALE - L'affaire Julien Thévenet : les amants tueurs de la Marne

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L'ENQUÊTE - L'affaire Julien Thévenet : qui est le ou la diabolique ?

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Lundi 27 janvier 2014, Sophie Thévenet, accompagnée de ses deux enfants de quatre et deux ans, rentre de weekend à Somme-Suippe, un village à 45 km de Reims. Elle découvre sa maison en désordre et pense à un cambriolage. Dans le garage, un corps est au sol. Il s'agit de son mari, Julien Thévenet, 24 ans. Il git sur le dos, une pioche posée sur le torse.

L'analyse toxicologique indique que la victime a ingéré une forte dose de somnifères. Les gendarmes reconstituent ses dernières heures. Le vendredi 24 janvier, il était en rendez-vous avec son conseiller bancaire. Ce jour-là, il a ouvert un compte personnel, car il voulait divorcer. Il a croisé son épouse avant qu'elle ne parte à Reims avec les enfants chez Sébastien Chantereau, 28 ans, qu'elle présente comme un vieil ami.

Sophie Thévenet est interrogée plusieurs fois. La quatrième fois, elle finit par s’expliquer. Le vendredi 24 janvier, elle a servi un pastis à son époux. Elle a versé dans le verre huit comprimés de Zolpidem. À 18h30, elle a recontacté son amant : "Grouille-toi", "Arrive", "Dépêche-toi". Selon elle, Sébastien a transporté le mari endormi jusqu'au garage. Il a tenté de lui planter une fourche dans le torse puis l'a frappé à coups de pioche.

Sébastien Chantereau confirme avoir porté les coups, mais Sophie l’aidait. Il raconte cette scène : "Julien criait, Sophie avait mis un sac plastique dans sa bouche et tenu sa tête jusqu'au coup fatal".

Une somme d'argent à la clé

L'enquête montre que le jeune sergent de l'Armée de l'Air avait contracté une intéressante assurance-vie. En cas de décès, y compris par suicide, la veuve pouvait espérer toucher la somme de 226.670 euros. "Derrière la maison, à 50 mètres sur la butte, il y avait une voie ferrée. Je suis aujourd'hui persuadé que cet homme devait être placé sous somnifères, qu'on devait le mettre dans le coffre du véhicule. C'est pour ça qu'on l'a amené dans le garage, qu'on devait aller jusqu'à la voie ferrée et qu'on devait placer le corps pour maquiller un suicide. Ce qui s'est passé, c'est qu'il s'est réveillé et tout le monde a paniqué", dévoile Me Pierre Lumbroso, avocat au barreau de Paris et avocat de Sébastien Chantereau.

Lundi 12 septembre 2016, Sophie Thévenet et son ex-amant Sébastien Chantereau sont devant la cour d'assises de la Marne, à Reims. L'épouse a toujours nié avoir participé à la mise à mort de son mari. Elle n'aurait fait que verser le somnifère. Mercredi 14 septembre, l'avocate générale accuse le couple d'avoir "la même part de responsabilité dans ce pacte criminel". Les amants sont tous deux condamnés à 30 ans de prison.

"Elle était la tête, il était les jambes et les bras. Elle n'aurait jamais eu le courage de le faire toute seule. Elle a trouvé "le bon pigeon" pour commettre le crime", indique Me Pierre Lumbroso, invité de L'Heure du crime. Mardi 12 décembre 2017, Sébastien Chantereau est devant la cour d'assises d'appel des Ardennes, à Charleville Mézières. Il est à nouveau condamné à 30 ans de prison, assortis d'une peine de sûreté de 17 ans.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Corinne Lange, journaliste police / justice à L’Union-L’Ardennais.
- Me Pierre Lumbroso, avocat au barreau de Paris et avocat de Sébastien Chantereau.

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