Mardi 12 avril 1960, aux alentours de 17h00, la jeune nurse Jeanine Di Germano est au golf de Saint-Cloud. Elle surveille les deux jeunes enfants de la famille Peugeot, Jean-Philippe, sept ans, et son petit frère, Éric, 4 ans. Il fait froid. La nounou préfère se mettre au chaud, dans la voiture conduite par le chauffeur. À 17h10, seul son frère est là. Il parle d’un homme qui s’est approché d’eux.
Trois heures après le rapt, le commissaire Pierangeli est dans l'appartement des Peugeot, au 170 avenue Victor Hugo, dans le 16e arrondissement de Paris. Il prend connaissance de la longue lettre de demande de rançon, tapée à la machine, à l'encre rouge : "Voilà ce qu'on pourra lire dans les journaux si vous nous faites marrons : le jeune Peugeot est mort dans d'horribles tortures, parce que ses parents ont refusé d'allonger 50 millions de francs".
Jeudi 14 avril dans la matinée, Roland Peugeot reçoit une nouvelle lettre. Rendez-vous au 16 passage Doisy, quartier des Ternes, à 16 heures précises. Roland Peugeot n’en parle pas à la police. À 16 heures, il remet la rançon à un inconnu arrivé dans son dos.
Vendredi 15 avril 1960, un petit garçon est retrouvé tout seul sur le trottoir de l'avenue Raymond-Poincaré, dans le 16e arrondissement de Paris. "Je m'appelle Éric Peugeot", dit-il à un passant. Aucun sévices, aucune brutalité. Il a été bien traité.
En relisant les procès-verbaux, le commissaire Denis retrouve une note récente d'Interpol. Le document signale la présence de deux hommes qui dépensent sans compter sur les pistes de ski de Megève. Ils sont identifiés sous les noms de Pierre Larcher, 38 ans, déjà condamné pour violence, et Raymond Rolland, 26 ans, inconnu de la justice.
Le commissaire Denis retrouve l'ancienne épouse de Raymond Rolland. Elle raconte que la dernière fois qu’elle l’a vu, c’était l’an passé. Il avait besoin d’argent. Elle lui a prêté 250.000 francs, qu'il lui a remboursée fin avril. Cette date correspond à la remise de la rançon Peugeot. Ce n’est pas tout : lors de sa visite, Raymond lui avait emprunté sa machine à écrire, une Hermès 2000. Il ne lui a jamais rendue. Les comparaisons de frappes, grâce à des documents remis par l'épouse, établissent que c'est cette machine qui a servi à rédiger la demande de rançon.
Lundi 7 mars 1961, Pierre Larcher et Raymond Rolland craquent. Le mardi 30 octobre 1962, les deux ravisseurs sont devant la cour d'assises, à Versailles. Ils sont condamnés à la peine maximale : 20 ans de prison. Une affaire qui finit bien. "Elle est surtout prémonitoire, conclu Charles Diaz, commissaire général honoraire de la police nationale et historien de la police. On va arriver dans les années 1970 avec une vague d'enlèvements et demandes de rançon énorme. Parce qu'on aura tiré les leçons de l'affaire Peugeot, on va voir le commissaire Pierre Ottavioli qui va mettre en place un protocole différent. Plus de remise de rançons sans la présence des policiers. Et ça va tout changer."
- Ségolène Chaplin, réalisatrice de la série Le Rapt diffusée ce dimanche sur France 2, dans l'émission 13h15 le dimanche.
- Charles Diaz, commissaire général honoraire de la police nationale et historien de la police, auteur du livre Le 36 au temps de Maigret, aux éditions De Mareuil.
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