Disparition de Laëtitia Czuba : à qui cherchait-elle à échapper ?

Jeudi 27 septembre 2012, Christine Garrido se rend au commissariat de Grasse. Elle vient signaler la disparition de sa nièce, Laëtitia Czuba, 33 ans. La dernière fois qu'elle s'est manifestée, c'était il y a deux jours. A 20h00, elle a téléphoné à sa grand-mère, qui habite Peymeinade, près de Grasse, pour lui dire qu'elle arrivait. Elle n'est jamais venue. 

Vendredi 28 septembre, la police autoroutière de Gênes alerte le commissariat de Grasse de la découverte d'une Polo noire immatriculée au nom d'une ressortissante française, Laëtitia Czuba, sur la commune de Madonna della Ruota, non loin de Bordighera. Cette voiture a attiré l'attention car une heure auparavant, elle a effectué un demi-tour à hauteur d'un péage près de Vintimille. Elle ne s'est pas arrêtée au contrôle, a poursuivi sa route et a disparu. La police avait aperçu une femme blonde au volant. 

Vendredi 5 octobre, D.G, 31 ans, militaire basé à Fréjus est entendu comme témoin. Cet homme marié avait, depuis deux mois, une liaison avec Laëtitia Czuba. Le jour de sa disparition, "vers 23h30, elle m'a laissé un message audio où elle disait : putain aidez-moi, je suis perdue, je suis perdue", témoigne sur PV le militaire.

Une tong laissée sur le chemin

À la fin octobre, alors que le secteur est ratissé depuis un mois, le couple Czuba a la surprise de découvrir une tong que portait leur fille au milieu d'un chemin, comme si elle venait d'être déposée à leur attention.

À lire aussi

l'heure du crime

Affaire Béatrice Bowe : comment la belle-fille est devenue la meurtrière au scalpel ?

Quatre ans après la disparition, Carmen et Claude Czuba participent à l'émission de la Rai Chi L'Ha Visto ?, le Perdu de Vue italien. Les Czuba énumèrent les pistes, d'un délire mental à une mauvaise rencontre. La veille de la disparition, Laëtitia avait téléphoné à une amie pour lui dire qu'elle se trouvait en voiture avec une certaine Nora et son chéri. "C'est le point le plus mystérieux de cette affaire parce que Laëtitia était de Fréjus. Tout le monde la connaissait, elle connaissait tout le monde, mais ces deux personnes là, personne ne les connaissait et personne ne les a jamais retrouvées", constate Me Laurent Latapie, avocat de la famille de Laëtitia Czuba.

Aujourd'hui, le mystère plane encore. "Je serais très curieux d'un réexamen précis de la fameuse tong. Est ce qu'il n'y a pas un ADN d'une tierce personne qui pourrait être identifié ?", interroge Jacques Dallest, magistrat honoraire, invité de L'Heure du crime. Le pôle des cold cases a rouvert le dossier Laëtitia Czuba lors de l'été 2024. Maintenant, "la question qui se pose, c'est de trouver de nouvelles pistes. Sans éléments nouveaux, on tourne un peu en rond", conclu Me Laurent Latapie.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Jacques Dallest, magistrat honoraire, ancien juge d’instruction, procureur et avocat général, et auteur du livre Cold cases, un magistrat enquête, publié aux éditions Mareuil.
- Me Laurent Latapie, avocat au barreau de Draguignan et avocat de la famille de Laëtitia Czuba.