On connaît le célèbre film Le Corbeau sorti en 1943, sans toujours savoir quelle histoire vraie, et criminelle, a inspiré cette terrifiante histoire. La réponse se trouve peut-être une vingtaine d'années auparavant, dans la ville de Tulle. De 1917 à 1922, la préfecture de la Corrèze va connaître une déferlante de lettres anonymes signées, non pas "le corbeau", mais "l'Œil de Tigre".
Insultes, dénonciations, mises en cause, récits pornographiques et orduriers... Le scripteur anonyme s'en donne à cœur joie, déversant son fiel à l'encre noire, en lettres capitales ou en minuscules... Notables ou citoyens lambdas, messieurs et dames, jeunes ou vieux, personne n'échappe à cette vindicte qui va même jusqu'à prendre une tournure dramatique avec la mort d'un homme...
Un juge est désigné pour conduire l'enquête, pour remonter la piste de celui ou celle qui distille son venin et intoxique la vie de toute une cité. Pour y parvenir, il faut alors un peu de chance et la méthode révolutionnaire d'un expert, Edmond Locard, et son système de graphométrie. Passionné par la graphologie et l’expertise des écritures, il s'est imprégné des lettres de "l'Œil de tigre", a remarqué quelques lapsus, et a convoqué huit femmes pour les confondre.
C'est finalement grâce à une dictée collective menée par les enquêteurs que le Corbeau est démasqué : Angèle Laval, employée au service comptabilité de la préfecture de la Corrèze. Son mobile ? Amoureuse d'un homme qui travaillait également à la Préfecture et qui ne la désirait pas, cette femme avait décidé de s'attaquer à tout le monde. Angèle Laval n'hésite pas à s'envoyer elle-même des lettres, se calomniant elle-même dans les textes, pour maquiller son crime.
Laissée libre dans l'attente de son procès, Angèle Laval tente de mettre fin à ses jours, 2 mois après la dictée, en se jetant dans un étang et en entrainant avec elle sa mère. Seule cette dernière décède. Angèle Laval survit et est internée dans un asile.
Les psychiatres la qualifient de "névropathe hystérique", mais responsable tout de même de ses actes. Pour les Tullistes, la stupéfaction est grande à l'annonce de cette nouvelle. "Ça sidère les Tullistes, même ses plus proches amis, raconte Francette Vigneron, ancienne journaliste, au micro de L'Heure du crime. Angèle Lavale est l'image de la jeune femme discrète et bien élevée, toujours derrière sa mère. Elle s'exprime bien, est polie, courtoise".
Condamnée à un mois de prison avec sursis et 100 francs d'amende, Angèle Laval meurt en 1967, laissant à la postérité le célèbre terme de "Corbeau" pour désigner un émetteur de lettres anonymes.
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