Le mardi 2 novembre 1965, aux alentours de 22h00, Mme Segrétin, épouse de Georges Segrétin, employé à la Société Générale à Bourges, téléphone au directeur de la banque. Elle est très inquiète. Son mari n'est pas rentré. Il était parti à la Guerche-sur-l'Aubois, une commune rurale entre Bourges et Nevers, pour y ouvrir l'agence et collecter les dépôts d'artisans et agriculteurs.
Quarante-huit heures après la disparition, deux
bûcherons tombent sur
une voiture en partie brûlée. Le chauffeur, recroquevillé au volant, est
totalement calciné. La victime sera identifiée comme étant le banquier
Georges Segrétin. Les gendarmes excluent le suicide, aucun bidon d'essence n'est retrouvé près du corps.
La sacoche contenant l'argent de l'agence a
disparu. L'autopsie indique que la victime a reçu des coups sur le crâne, et a été frappée à mort avant d'être aspergée d'hydrocarbures et brûlée.
Après dix jours d'enquête, un nom revient aux oreilles du commissaire en charge
du dossier : celui de Monique Case, 26 ans. Elle tient avec son mari, René, un magasin de photo. Les habitants voisins la décrivent comme une femme délurée qui serait une voleuse de maris. Des bruits
indiquent ainsi que Monique Case aurait pu séduire le banquier Georges
Segrétin, jusqu'à l'attirer dans un traquenard pour le dépouiller. La boutique
photo des Case connaîtrait d'ailleurs des difficultés de trésorerie.
Interrogée le 2 novembre dans l'après-midi, Monique Case dit être allée à Bourges avec un ami, Jules Barrault, un gendarme. Coïncidence, Barrault a participé aux constatations autour de la 2CV calcinée, la voiture de Georges Segrétin. Interrogé à son tour, le gendarme, désireux de cacher son escapade avec Monique Case, finit par avouer sa présence avec elle.
Les investigations sont dès lors concentrées sur ce duo et les enquêteurs vont s'acharner sur ces derniers, qui font office de coupables idéals. Mais les enquêteurs font fausse route. Monique Case est innocente, mais passera pourtant 43 jours en prison. Ces 43 jours "vont influer sur le reste entier de sa vie", explique Manuel Jacquinet, co-auteur du livre L’Affaire du Bois Bleu, les innocents de La Guerche, au micro de L'heure du Crime. "Lorsqu'elle sort de prison, on continue à mal la regarder" poursuit Jean-Alphonse Richard.
- Manuel Jacquinet, éditeur et co-auteur du
livre "L’Affaire du Bois Bleu, les innocents de La Guerche" avec
Gérard Boursier
- Elisabeth Case, fille de Monique Case
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