Quatre années ont passé depuis cet après-midi du 16 octobre 2020, aux abords du collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Ce jour-là, Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie sort de l'établissement peu avant 17 heures avant d'être assassiné par Abdoullakh Anzorov, réfugié d'origine tchétchène et islamiste de 18 ans.
Le professeur était visé par plusieurs menaces pour avoir montré des caricatures représentant le prophète Mahomet du journal Charlie Hebdo, lors d'un cours sur la liberté d'expression, quelques jours plus tôt. Le 4 novembre 2024, s'est ouvert le procès de l'assassinat de Samuel Paty à la cour criminelle spécialement composée de Paris. L'objectif : comprendre l'engrenage qui a mené à l'attentat.
Lors de ce procès, plusieurs personnes comparaissent pour complicité d'assassinat terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle. Tous sont entendus pour des implications imputées à divers degrés. Tous plaident l'acquittement, sauf un. Il s'agit d'un membre ultra-radicalisé de la "djihadosphère", cet ensemble des sites et réseaux sociaux affiliés au djihad. "Alors lui est très marquant et très courageux, il faut le dire", estime Me Le Roy, avocate des parents de Samuel Paty dans Les Voix du crime.
Je vois Gaëlle [Paty] s'effrondrer, avec les yeux remplis de larmes. Une réelle et sincère émotion, comme on en voit dans les cours d'assises
Me Virginie Le Roy
Cet accusé reconnaît ses torts face à une mère et une sœur endeuillées, reconnaissantes. "Aux mots : 'oui, j'ai une responsabilité dans l'assassinat de Samuel Paty, je le reconnais'... Moi, je vois Gaëlle s'effondrer, avec les yeux remplis de larmes. Une réelle et sincère émotion, comme on en voit dans les cours d'assises", se souvient Me Le Roy sur ce moment crucial lors du procès. Peu après le discours de l'accusé à la barre, l'avocate intervient pour interagir l'accusé, qui se trouve dos à la sœur de l'enseignant.
"Je me lève et je lui dis : 'Monsieur, il y a quelque chose que vous n'avez pas vu. Quand vous avez prononcé ces mots, vous n'avez pas vu Mme Gaëlle Paty. Vous n'avez pas vu ses larmes couler... de soulagement. La reconnaissance d'une responsabilité, c'est ce qui vaut le plus cher pour une victime", ajoute l'avocate au barreau de Paris.
Il y a des beaux moments de justice, de vérité et d'échange. Là, il y a une interaction qui se crée
Me Virginie Le Roy
Cette réaction ne laisse également pas indifférent l'accusé. "Il s'effondre en larmes à la barre, se retourne et voit Gaëlle qui a aussi des larmes sur les joues. C'est un des jolis moments. Il y a des beaux moments de justice, de vérité et d'échange. Là, il y a une interaction qui se crée", raconte Me Le Roy.
Le 20 décembre 2024, tous les accusés sont condamnés à des peines allant d'un an d'emprisonnement à 16 ans de réclusion criminelle. Quatre des huit accusés ont fait appel de leur condamnation : Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, deux amis d'Abdoullakh Anzorov, ainsi que Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui, condamnés à 13 et 16 ans de réclusion criminelle.
>> Les Voix du crime sont avocats ou avocates, enquêteurs ou enquêtrices, proches de victimes, de suspects ou de coupables. Ces témoins-clefs se confient au micro des journalistes de RTL. Des témoignages inédits, qui apportent un éclairage nouveau sur la justice et les grandes affaires criminelles d’aujourd’hui.
Deux fois par mois, l'une de ces Voix du crime nous raconte son point de vue sur une affaire criminelle. Un podcast RTL.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte