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Jaqueline Sauvage, Alexandra Lange, Valérie Bacot… Ces femmes jugées pour avoir tué leur mari violent

PODCAST - Le 11 janvier 2024, la cour d'assises du Pas-de-Calais a acquitté une femme pour le meurtre de son compagnon violent. Tuer pour survivre, c'est ce qu'avant elle, Jacqueline Sauvage et Alexandra Lange ont également fait pour échapper à la mort.

Valérie Bacot (gauche) et Jacqueline Sauvage (droite) ont toutes deux été jugées pour avoir tué leur mari violent.
Crédit : AFP/AFP PHOTO/TF1
Jeanne Rouxel & AFP
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Jugée devant la cour d'assises du Pas-de-Calais, une femme a été acquittée le 11 janvier 2024 pour le meurtre de son compagnon en 2021. Les jurés ont retenu la légitime défense : une décision rare, qui se produit seulement pour la quatrième fois en France.

Le cas de cette femme, jugée pour avoir tuée son conjoint violent, n'est pas isolé. Avant elle, Alexandra Lange, Jacqueline Sauvage ou Valérie Bacot ont comparu pour des faits similaires : toutes trois ont tué pour échapper à un calvaire quotidien, rythmé par les violences physiques et sexuelles, l'humiliation, et la peur.

Dans L'Heure du Crime, les archives, Jacques Pradel est revenu sur ces victimes qui deviennent elles-mêmes les auteures de crime. Dans cet épisode, Me Luc Frémiot, avocat général lors du procès d'Alexandra Lange, explique les raisons de ces passages à l'acte. "C'est, à un moment donné, une réaction éruptive, presque, d'une victime qui se trouve dans un tel état de délabrement physique et psychologique que les seules voies qu'elle trouve devant elle, c'est le suicide ou le passage à l'acte dans un crime parfois très violent."

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Jacqueline Sauvage et Alexandra Lange : même combat ?
00:38:15

Alexandra Lange, acquittée pour légitime défense

En juin 2009, Alexandra Lange, 28 ans, tue son mari d'un coup de couteau lors d'un énième passage à tabac. La violence de trop pour cette jeune femme, qui, pendant des années, a subi les violences physiques et sexuelles d'un époux tyrannique. "Le soir où elle est passée à l'acte, elle avait découvert que son mari voulait prostituer ses enfants dans des conditions absolument épouvantables", a déclaré le magistrat Luc Frémiot. 

À écouter aussi

Deux ans après le crime, s'ouvre le procès de l'accusée. Un procès lors duquel elle est acquittée pour légitime défense. 
"Il faudra se battre encore et encore pour que, précisément, ces femmes qui sont, entre guillemets, les victimes et tout de même auteures des homicides dans le cadre du couple, se voient attribuer ce qu'on appelle la présomption de légitime défense", a déclaré Me Tomasini, avocate d'Alexandra Lange, au micro de RTL. 

Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans de prison puis graciée

Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage, tue son mari de trois balles dans le dos. Trois balles qui mettent fin à un calvaire quotidien auprès d'un mari à la violence extrême, qui la violait, la battait, et agressait sexuellement ses filles. Pour ce crime, Jacqueline Sauvage est condamnée à 10 ans de réclusion criminelle pour le meurtre, sans préméditation, de son mari. 

"J'ai fait appel, d'abord parce qu'elle n'a plus que l'espoir, et l'espoir, c'est la chose qui fait vivre les gens qui n'ont rien. La perte de tout espoir de revoir sa famille, de revoir ses filles, me paraissait susceptible de l'anéantir  complètement", avait déclaré son avocat, Me Charles Dubosc, un an avant le second procès, au micro de Jacques Pradel. Malgré tout, la peine est confirmée en appel, en 2015.

Aussitôt, la condamnation de Jacqueline Sauvage suscite l'incompréhension générale. L'affaire devient médiatique et face à la mobilisation, François Hollande accorde une grâce totale à Jacqueline Sauvage en décembre 2016, après le rejet d'une grâce partielle. Aujourd'hui décédée, Jacqueline Sauvage reste une figure symbolique de la lutte contre les violences faites aux femmes.

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00:25:52

Valérie Bacot, condamnée à une peine symbolique

Le 13 mars 2016, Valérie Bacot tire sur son mari, Daniel Paulette. D'une balle, elle met fin à près de 20 ans de calvaire : insultes, viols, coups, et même prostitution forcée… Le quotidien de la jeune femme et de ses quatre enfants était rythmé par les violences et la peur.  

En juin 2021, Valérie Bacot est condamnée à une peine symbolique de 4 ans de prison, dont trois avec sursis, pour l'assassinat de son mari proxénète. Une peine qui lui permet de ressortir libre du tribunal, ayant déjà passé un an en détention provisoire. 

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47. Affaire Valérie Bacot : quand tuer son mari violent devient le seul moyen de survivre
00:28:27
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