Un témoignage sur les coulisses du système judiciaire. Caty Richard, avocate pénaliste, est co-autrice du livre Crimes, délits et vies brisées, paru aux éditions Albin Michel. Invitée de RTL ce jeudi 4 janvier, elle est revenue sur les grandes affaires judiciaires de ces dernières années.
"Je ne pense pas que les choses évoluent dans le bon sens. Je pense que la justice est de plus en plus inhumaine (...) On perd en spontanéité. C'est difficile de trouver un équilibre. Plus on veut mettre des règles, protéger et mettre des barrières, plus il y a des garde-fous, on ne voit plus l'horizon", a-t-elle expliqué.
Treize femmes accusent Gérard Depardieu de violences sexuelles. "Ce que je comprends de cette affaire, c'est qu'effectivement la parole se libère", a estimé Caty Richard. "Après, ce qui est très compliqué, c'est qu'on a aussi un homme à qui on a tricoté une identité, c'est-à-dire que cet homme s'est reconnu dans Les Valseuses. Je pense qu'il surjoue et on a des victimes à qui on a dit pendant des années : 'C'est normal, c'est comme ça'".
Le fait de libérer la parole fait aussi que certaines personnes qui auraient pu avoir une barrière interne, cette barrière interne tombe
Caty Richard, avocate pénaliste, est co-autrice du Crimes, délits et vies brisées, paru aux éditions Albin Michel
Avocate et engagée auprès des victimes de violences sexistes et sexuelles, l'avocate estime qu'il n'y a pas "de choix" à faire entre la parole des femmes et la présomption d'innocence. "J'ai l'habitude de prendre un exemple. Vous conduisez. Si c'est écrit : 'Interdit de stationner' à un endroit et qu'il n'y a pas une seule voiture. Vous ne vous arrêtez pas. Mais s'il y a déjà quinze voitures, on peut être tenté. La parole se libère en matière de pédocriminalité, par exemple d'inceste, mais à la fois le fait de libérer la parole fait aussi que certaines personnes qui auraient pu avoir une barrière interne, cette barrière interne tombe", a-t-elle indiqué.
Caty Richard est partie civile dans l'affaire Daval, qui connaîtra une nouvelle étape la semaine prochaine, avec une audience de citation directe pour dénonciation calomnieuse. "L'affaire Daval, c'est une affaire où si Jonathann Daval avait appelé les gendarmes en disant : 'Je viens de tuer ma femme', ce serait un féminicide comme les autres, comme il y en a tellement", a-t-elle déclaré.
"On ne parle pas de tous, on connaît les chiffres, mais on ne parle pas de tous. Ce qui est devenue l'affaire Daval, c'est parce qu'il est allé devant les médias et qu'ensuite il a accusé presque ses beaux-parents d'avoir tué leur fille. C'est ça l'affaire Daval. Cela nous apprend qu'il y a ce qu'on commet et la façon dont on l'appréhende", a estimé l'avocate.
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