INVITÉ RTL - Infractions routières : "Nous n'avons pas un taux de récidive supérieur à celui des autres pays" selon l'ancien magistrat Yves Charpenel

Depuis la mort de l'adjudant Éric Comyn, tué lors d'un contrôle routier près de Cannes et après les propos de sa femme, qui accuse la France d'avoir tué mon mari par son « laxisme et excès de tolérance », la justice est sous le feu des critiques.

Yves Charpenel, ancien procureur général et ancien avocat général à la Cour de cassation, est l'invité de RTL Soir. "Il faut que nous réfléchissions à comment répondre à cette douleur. Celui qui a tué le gendarme à Mougins, ce n'est évidemment pas la France, pas la justice", analyse le magistrat.

Le chauffard responsable de la mort de l'adjudant Comyn était connu de la justice pour six infractions routières. Son permis de conduire devait être suspendu 15 jours après le drame, à la suite d'une condamnation il y a un an. Le rendez-vous judiciaire pour mettre sa peine à exécution était fixé le 12 septembre 2024, dans deux semaines, soit un an entre la condamnation et l'exécution.

La France est-elle pire qu'ailleurs ? "Nous n'avons pas un taux de récidive supérieur à celui des autres pays", dément Yves Charpenel. "Les gens qui récidivent, récidivent souvent (...). Si l'on avait retiré son permis de conduire lors de la dernière affaire, cela ne l'aurait pas empêché de conduire quand même", ajoute le magistrat.

Pour Yves Charpenel, "il faut simplement veiller à ce qu'on vérifie bien qu'il n'y a pas eu de faute commise, est-ce que ces retards [entre la condamnation et l'exécution de la peine, ndlr] sont normaux ou anormaux", développe-t-il. "Cela ne redonnera malheureusement pas la vie à notre gendarme, mais cela permettra de limiter les risques que cela recommence".