Trois jours après l'assassinat du professeur Dominique Bernard, RTL reçoit l'un de ses collègues, Martin Doussau, professeur de philosophie du lycée Gambetta. Il s'est retrouvé face au meurtrier dans l'établissement, vendredi dernier 13 octobre.
Dans la communauté éducative du lycée Gambetta, on connaissait l'assaillant, Mohammed Mogouchkov, ancien élève. Il "était tout à fait présent en cours, il posait des questions (...). C'était quelqu'un qui déployait une réelle intelligence, et qui avait le souci d'évoluer, même socialement, de trouver un travail rapidement. C'était quelqu'un qui était sur une trajectoire tout à fait positive", raconte l'enseignant.
"Quelque chose a été détruit, il est tombé dans un abyme, dans un gouffre. Pour le moment, on ne comprend pas très bien". Pour lui, "cela ressemble à une forme de radicalisation qui s'est installée assez vite après qu'il a décroché de l'école".
Pour l'enseignant de philosophie, ce qui s'est passé à Arras "ressemble un peu à une réplique" de l'assassinat de Samuel Paty, assassiné devant son établissement scolaire, comme Dominique Bernard. "On a le sentiment que quelque chose s'est répété au lycée Gambetta",
dit-il. Il précise :
"[Le fait de] vouloir frapper de manière aussi aveugle, et symbolique,
le professeur, qui porte un certain nombre de valeurs".
Mais comment rassurer les enfants, et mettre des mots sur la tragédie ? "C'est notre devoir de faire en sorte que la peur ne s'installe pas", affirme le professeur de philosophie. "Il sera difficile de trouver les mots justes, de déraciner un certain nombre de choses, d'idées qui pourraient empêcher la reprise sereine des cours".
Pour lui, "l'école doit être un lieu protégé d'un certain nombre de dissensions et de problèmes qui divisent la société", explique-t-il. "De ce point de vue là, l'école doit rester un sanctuaire. Mais nous n'attendons pas non plus qu'elle devienne une forteresse armée ou hyper-surveillée". Martin Doussau estime être en faveur d'un renforcement des dispositifs de protection, mais ne souhaite pas voir alimenté "un climat de peur".
L'école doit être un lieu protégé d'un certain nombre de dissensions et de problèmes qui divisent la société
Martin Doussau, professeur de philosophie au lycée Gambetta d'Arras, au micro de RTL
Aujourd'hui, élèves et personnel de l'établissement se sont
retrouvés pour se recueillir et être ensemble. "Les élèves sont venus en
très grand nombre, avec beaucoup d'émotion, et beaucoup de
choses à dire", raconte-t-il. "Beaucoup ont pu témoigner de leur
attachement" à Dominique Bernard, la victime de l'attentat.
Le lycée a été évacué dans la matinée à la suite d'une fausse alerte à la bombe.
"Cet acte est bête et méchant", dénonce Martin Doussau. "On n'avait pas
besoin de ça en plus." L'hommage et la minute de silence se sont
toutefois déroulés comme prévu à 14 heures. Les cours devraient
également pouvoir reprendre.
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