Un homme présente une carte de policier à une enfant qui s'apprête à rentrer dans son immeuble. Il lui demande ses papiers d'identité, réussit à l'isoler dans l'ascenseur, l'escalier ou son propre appartement. Là, il l'agresse sexuellement et parfois, la tue. Voici le mode opératoire du Grêlé, tueur en série français identifié en septembre 2021, soit 35 ans après les faits.
François Vérove de son vrai nom est soupçonné d'avoir commis une série d'au moins 10 agressions sexuelles et trois meurtres dans Paris entre 1986-1987. Un parcours criminel retracé dans la série "Insoupçonnable" dont les deux derniers épisodes sont diffusés sur France 2 ce mardi 1er octobre au soir. Elle met en scène le psychiatre Daniel Zagury, spécialiste des tueurs en série, en quête de comprendre cet homme au double visage qui s'est donné la mort lorsqu'il a été démasqué.
Pendant longtemps, les enquêteurs pensent que le Grêlé possède une fausse carte de policier. Pourtant, une enquêtrice de la brigade des mineurs est persuadée du contraire : Annie Peaudeau, aujourd'hui décédée, fait le lien entre les récits de dix victimes dont elle a recueilli les dépositions et croit en la véracité des documents présentés par le suspect. Parmi les enfants qu'elle entend : Marlène, Mariane, Aude ou encore Ségolène. Toutes racontent dans "Insoupçonnable" ce jour où leur vie a basculé, et décrivent le même mode opératoire.
Parmi les victimes du Grêlé à cette époque, deux se démarquent : Cyril et Jennifer, 13 et 11 ans. Le premier témoigne dans la série de cet après-midi où Le Grêlé a sonné chez lui se présentant comme un policier. Selon ses dires, il avait été appelé à cause du bruit que ses camarades et lui-même faisaient dans l'appartement.
François Vérove s'incruste ensuite dans cette "boum", demande à tout le monde de partir et garde Jennifer et Cyril dans l'appartement. La première est amenée dans une des chambres tandis que l'autre est ligoté dans la chambre de ses parents. Jennifer est alors victime de viol. L'agresseur finit par partir et les deux enfants parviennent à s'échapper par la fenêtre.
D'autres victimes ont eu moins de chance face au Grêlé. C'est le cas de Sarah, 8 ans, laissée pour morte sur un matelas après avoir été agressée selon le même mode opératoire que les autres : conduite dans une cave, agressée sexuellement puis étranglée. Les enquêteurs font immédiatement le lien avec un meurtre qui a secoué le XXe arrondissement de Paris quelques temps auparavant : celui de Cécile Bloch, 11 ans.
Cécile Bloch est retrouvée morte au sous-sol de son immeuble en 1986. Elle a été ligotée puis étranglée, il s'agit de la première victime de meurtre identifiée du Grêlé. Son frère, Luc-Richard Bloch, interrogé dans la série, n'a eu de cesse de se battre pour obtenir la vérité sur ce qui était arrivé à l'enfant. "J'éprouve une grande rancœur à l'égard du système judiciaire", témoignait-il auprès de RTL au moment de l'identification de François Vérove.
De fait, le tueur en série semble avoir volontairement brouillé les pistes laissant certaines victimes vivantes, sortant tantôt une carte de gendarme, ou une carte de policier, communiquant son vrai nom ou restant discret... "Il a eu un jeu pervers avec les victimes en leur donnant des informations pour troubler l'enquête", explique Corrinne Herrmann, avocate de plusieurs proches de victimes du Grêlé, dans Les Voix du crime. D'autant plus que François Vérove était un véritable gendarme, puis policier. Ses collègues et celles et ceux qui l'ont côtoyé en sont encore sonnés.
Par ailleurs, ses victimes n'ont pas toujours le même profil. En 1987, Gilles Politi et sa jeune fille au pair, Irmgard Muller sont retrouvés morts dans l'appartement du couple Politi. Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'enfants. Le Grêlé, confondu par son ADN, en est pourtant bien l'auteur. Dans la lettre laissée après son suicide, ce dernier raconte avoir agressé et tué jusqu'en 1997.
La justice travaille aujourd'hui à reconstituer le puzzle de sa vie pour identifier d'autres potentielles victimes du tueur en série. Le pôle cold-case de Nanterre, en charge de l'affaire, a d'ores-et-déjà fait le rapprochement entre le meurtre de Karine Leroy (1994) et le parcours du Grêlé. Encore aujourd'hui, la cellule dédiée aux affaires non-élucidées reçoit les témoignages de jeunes femmes persuadées que c'est bien lui qui les a agressées.
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