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Logo de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure, dite DGSI.
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP
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Trois femmes suspectées d'un projet d'attentat islamiste. Le fait est rarissime dans l'histoire du jihadisme français, le seul précédent remontant à plus de neuf ans avec les bonbonnes de Notre-Dame en 2016.
C'est pourtant l'aboutissement d'une enquête du Parquet national antiterroriste (PNAT) qui a permi la mise en examen et l'incarcération, le 10 octobre dernier, de trois Françaises, pour avoir projeté une action violente dans la capitale, d'après les informations de RTL obtenues de sources concordantes et confirmées par le PNAT.
La cible potentielle n'était pas encore précisément arrêtée, mais le groupe a notamment évoqué des salles de concerts et des bars, d'après une source proche du dossier, alors que la France s'apprête à commémorer les 10 ans des attaques du 13 novembre 2015.
Âgées de 18, 19 et 21 ans, les trois suspectes, toutes les porteuses d'un niqab, voile intégral, ont été interpellées à Lyon, Villeurbanne et Vierzon début octobre. L'une d'entre elles, considérée à ce stade comme la meneuse du groupe et la plus radicalisée, avait d'abord été repérée par le biais d'un islamiste, lui-même dans le viseur des services de renseignement.
Dès le milieu de l'été, ses échanges ont été placés sous surveillance étroite par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), en charge de l'enquête ouverte par le PNAT le 23 juillet. Ce qui a mis en lumière à la fois ses liens étroits avec les deux autres femmes, et ses velléités d'action violente, ce qu'elle conteste.
DGSI - Le patron de la section anti-terroriste est l'invité de RTL Matin
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D'après les investigations, la principale suspecte a notamment évoqué dans des conversations le prix d'acquisition d'un fusil mitrailleur de type Kalachnikov et la confection de ceintures explosives. Une note a été en outre retrouvée en perquisition, consacrée à la préparation d'un attentat jihadiste.
Les deux autres suspectes présentent des profils assez différents : la plus âgée, qui souffre d'un handicap moteur et se déplace en fauteuil, a passé plusieurs années dans des foyers et apparait comme assez fragile. La plus jeune est pour sa part décrite comme "puérile" dans certains de ses échanges.
Notamment lors d'une conversation captée par les policiers lors de sa journée "défense et citoyenneté" où, d'après nos informations, elle écrit à ses correspondantes : "S'ils savaient qu'ils ont une terroriste au milieu d'eux !". Réponse de la meneuse présumée : "Je vais y aller et tout faire péter". "Pas maintenant ma sœur ", rétorque la grande adolescente.
Les trois suspectes se sont rencontrées au moins une fois physiquement d'après les investigations, ce qui renforce la conviction de la DGSI d'une volonté de passage à l'acte.
Tout l'enjeu de l'enquête va être de déterminer quelle était la détermination réelle du groupe et de chacune de ses membres, et si le projet évoqué avait vocation à être réalisé. En garde à vue, la principale suspecte a reconnu avoir pu être radicalisée, mais elle affirme avoir progressivement abandonné l'idéologie jihadiste depuis cet été. Les trois mises en cause contestent le projet d'attentat.
"L’instruction permettra assurément de tirer le vrai du faux, il faut, comme toujours, se méfier de certaines conclusions trop hâtives", commente Me Thibaut Bailly, avocat de la plus âgée.
Nous verrons bien vite si les propos qu'elle a peut-être tenus ou entendus relevaient d'une menace sérieuse ou, comme on peut le supposer, de vaines et malheureuses tentatives d'une très jeune fille de s'extraire de sa solitude.
Me Jean-Baptiste Riolacci, avocat de la plus jeune suspecte, auprès de RTL
"Nous en savons encore assez peu sur le degré d'aboutissement du projet supposé, si tant est qu'il ait été sérieux, souligne de son côté Me Jean-Baptiste Riolacci, l'avocat de la plus jeune. Nous verrons bien vite si les propos qu'elle a peut-être tenus ou entendus relevaient d'une menace sérieuse ou bien, comme on peut le supposer, de vaines et malheureuses tentatives d'une très jeune fille de s'extraire de sa solitude."
Également contacté par RTL l'avocat de la principale mise en cause, Me Reda Ghilaci, n'a pas souhaité s'exprimer à ce stade. Selon le PNAT, il s'agit du 6e attentat déjoué en France depuis le début de l'année 2025.
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