Quarante-deux évacuations de collèges et lycées depuis la rentrée, d'après un décompte de l'Éducation nationale, des dizaines et des dizaines d'autres depuis début janvier à la suite de messages de menaces envoyés par mail ou via le piratage des Espaces numériques de travail (ENT). Le phénomène des fausses alertes qui pourrissent la vie des établissements scolaires partout en France se traduit aussi au niveau judiciaire.
Plus d'une centaine d'enquêtes ont été ouvertes sur l'ensemble du territoire, d'après un bilan de la Direction générale de la police nationale (DGPN) communiqué à RTL. Une vingtaine d'affaires ont été confiées à l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information (OCLCTIC) de la Police judiciaire, et les autres à différents services de police territoriaux partout en France.
Un nombre élevé qui traduit l'étendue du phénomène, d'autant que chaque enquête peut elle-même correspondre à plusieurs alertes quand l'auteur est identique. En outre, ce décompte n'intègre ni les faits recensés par la Préfecture de police de Paris et ni ceux commis en zone gendarmerie.
La nature et le texte précis des menaces varient selon les vagues de mails ou de piratages, mais elles ont le même point commun : il s'agit, pour l'intégralité des faits, de fausses alertes lancées par de jeunes hackers et destinées à perturber la vie scolaire. Aucun lien n'a pu être fait avec une menace terroriste réelle.
Trois adolescents de 14, 15 et 17 ans ont été mis en examen en février pour 37 fausses menaces recensées. Deux autres, nés en 2008, l'ont été en juin pour avoir été à l'origine de 27 faits, d'après le journal Le Monde. Plusieurs encore ont été interpellés ces derniers jours, dont trois jeudi 21 septembre, à Tarbes (65), Combs-la-Ville (77) et Arpajon (91) d'après les informations de RTL et M6.
Selon un décompte de l'Éducation nationale transmis à RTL, 47 fausses alertes ont touché des collèges et des lycées entre le 4 et le 20 septembre. Seules cinq d'entre elles n'ont pas donné lieu à évacuation. Toutes les académies sont concernées : Bordeaux (8 alertes), Versailles (5), Rennes (3) Créteil (4), Normandie (15), Lille (3), etc.
À chaque fois, il s'agit d'adolescents ou de jeunes majeurs qui n'ont pas de liens géographiques entre eux. Certains se sont rencontrés via les réseaux sociaux ou des forums de jeux vidéos avant de monter des opérations de vols de mots de passe de collégiens puis de pirater les ENT de certains établissements. D'autres se contentent de générer de fausses adresses mail sur des messageries, pensant ainsi garantir leur anonymat.
Les messages menacent régulièrement "d'exterminer les kouffars", copient de soi-disant versets du Coran ou prétendent plus classiquement qu'une bombe a été placée dans un établissement. À chaque fois quasiment, l'Éducation nationale est contrainte d'évacuer, ce qui provoque l'interruption des cours pendant de longues heures. Certains élèves filment les évacuations et postent les vidéos sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, prenant le risque de donner de l'ampleur au phénomène.
La plupart des suspects mis en examen sont poursuivis pour "menace de morts" et "atteinte à un système de traitement automatisé de données". Ils encourent de lourdes peines d'amende et de prison.
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