L'attaque au couteau de la gare de Lyon, à Paris, samedi 3 février 2024, par un ressortissant malien connu pour troubles psychiatriques, a réveillé de douloureux souvenirs chez les victimes d'une attaque similaire, il y a un an, le 11 janvier 2023, à la gare du Nord. Six personnes avaient été blessées par un jeune Algérien de 23 ans, lui aussi connu pour son instabilité psychiatrique.
Un an après les faits, la perspective d'un procès est plus que jamais incertaine pour les victimes. La suspect a été mis en examen pour "tentatives d'assassinats" mais une première expertise rendue en août 2023, et dont RTL a pris connaissance, conclu à "l'abolition du discernement du sujet" au moment des faits, qui sont "en lien direct et déterminant avec une maladie psychiatrique délirante".
Les experts psys soulignent que "le sujet présente une maladie schizophrénique" et qu'il était en effet dans "état délirant" ce matin-là. L'assaillant s'était muni d'une arme artisanale, une barre de fer effilée, avant de surgir un peu avant sept heures du matin, le 11 janvier 2023 dans le hall principal de la gare du Nord, et de frapper au hasard plusieurs personnes.
La gravité de ses troubles psychiatriques est telle que les experts estiment qu'il ne peut pas, en l'état, comparaître devant la chambre de l'instruction, comme le prévoit désormais le code pénal dans les cas d'irresponsabilité pénale. Cette audience publique permet aux victimes privées de procès d'assister, en présence du mis en cause, à la décision d'irresponsabilité.
Les parties civiles ont demandé une contre-expertise par un collège d'experts, qui est attendue dans les prochaines semaines. Pour Me Michel Mas, avocat d'une Varoise touchée au visage par la lame, "si l’avis médical est confirmé, il s’imposera à nous et aux magistrats, et ma cliente subira la décision comme elle a subi les coups de couteau". La jeune femme cliente a une cicatrice au visage et reste profondément marquée par l’attaque d'après son avocat.
Aucun caractère terroriste n'a été retenu par la justice.
Le jeune Algérien auteur de l'attaque de la gare du Nord était visé par une OQTF qu'il n'avait pas respecté. Il s'était maintenu en France dans une vie marginale en habitant notamment chez un cousin, d'après des éléments d'enquête dont RTL a pris connaissance. Il était connu sous plusieurs identités et le doute avait perduré plusieurs jours après l'attaque sur sa nationalité, algérienne ou libyenne.
D'après ce cousin, entendu en garde à vue après les faits, lui et des membres de la famille avait emmené l'assaillant à l'hôpital quelques jours avant l'attaque, en décembre 2022, car il commençait à délirer. Aucun médecin ne l'aurait vu car il n'avait pas de justificatif pour bénéficier de l'AME, toujours selon les déclarations du cousin aux policiers.
Depuis son interpellation, le suspect est interné dans une unité pour malade difficile (UMP) d'un hôpital psychiatrique francilien, structure totalement fermée ou sont placé notamment les prévenus atteints de graves troubles mentaux.
L'avocat du suspect, Me Ambroise Vienet-Legué, contacté par RTL, n'a pas souhaité faire de commentaire.
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