Champs-Élysées, morne plaine. C'une photo que le gouvernement espère ne jamais revoir. Nous sommes samedi dernier, sur le rond Point de l'Arc de Triomphe. On a tout vu, tout dit des scènes de chaos de l'acte 18. Mais la photo prise par Yann Castanier et publiée dans Libération témoigne de l'instant d'après... L'accalmie après la tempête.
"On est du point de vu du manifestant. C'est à dire que c'est ce à quoi il fait face. On peut prendre l'instant de violence en lui-même mais on peut aussi arriver après et le faire de manière un peu plus douce. Parfois, l'absence de la situation de violence peut aussi être signifiante", explique son auteur sur RTL.
Au premier plan, des dizaines de pavés déchaussés qui ont peut être servi de projectiles, une barrière de travaux renversée, une petite bonbonne de gaz lacrymogène.En arrière plan, les forces de l'ordre. Sur la gauche, on les voit patienter, visière de leur casque levée, bouclier au sol. Et puis il y a les cars de gendarmes mobiles, le camion antiémeute de la police qui barre les Champs-Élysées.
Pour Yann Castanier : "On a un peu l'ensemble des choses sans les protagonistes principaux. Il y a les forces de l'ordre et moi j'aime bien travailler sur les objets qui sont la trace de ce qui vient de se passer. Moi j'essaye de ne pas faire de photo 'riot porn' c'est à dire le côté sensationnaliste de l'image de l'image de guerre qui interpelle énormément. J'essaye de ne me pas me focaliser que sur ça pour ne pas avoir que l'aspect émotionnel. Le but c'est que la photo doit nous amener à réfléchir, à la raison, au rationnel".
Toute la semaine, cette photo a aussi servi à illustrer les débats autour du maintien de l'ordre. C'est la force d'une image d'actualité. Son sens évolue. Sur ce cliché on voit également les forces de l'ordre statiques. Les gilets jaunes et les casseurs sont hors champs... Insaisissables.
Le photographe Yann Castanier suit depu