Dans le Gard, l'imam de la mosquée de Beaucaire a été condamné à huit mois de prison avec sursis jeudi 2 novembre à Nîmes pour apologie du terrorisme et provocation à la haine ou à la violence, en lien avec le conflit israélo-palestinien.
Placé en détention provisoire à la suite de son interpellation, le prévenu de 32 ans, jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes, était poursuivi pour avoir publié le 12 octobre sur Facebook des propos issus d'un hadith – une parole attribuée à Mahomet et consignée dans la tradition islamique – appelant à "combattre" et "tuer" les juifs. L'imam a également été interdit d'exercer pendant un an et condamné à une peine d'inéligibilité d'un an.
Cette publication avait été postée cinq jours après l'attaque du Hamas sur le sol israélien depuis la bande de Gaza, territoire sous son contrôle. L'attaque a causé la mort de 1.400 personnes côté israélien depuis le samedi 7 octobre. Côté palestinien, plus de 9.000 personnes, dont 3.760 enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens qui ont suivi, selon un nouveau bilan du Hamas paru ce jeudi.
"J'avais mal compris ce hadith", s'est justifié l'imam de Beaucaire à la barre jeudi. "Je ne l'aurais pas publié si j'avais vu cette ambiguïté. L'erreur est humaine, c'est une maladresse de ma part", a-t-il répété à plusieurs reprises, affirmant être "contre toutes les formes de terrorisme" et "du côté des opprimés, de n'importe quel camp qu'ils soient".
Comment pouviez-vous ne pas comprendre ce hadith pourtant très explicite ?
Interrogation du président de la cour
En réponse, Vincent Edel, a affirmé pour le ministère public : "Il n'y a pas d'ambiguïté sur la nature de cette publication, postée par une personne lettrée, dotée d'une aura importante de par sa fonction, sur un compte public d'un réseau social", rappelant que ces faits ont eu lieu "au moment où il y a(vait) des exactions entre Palestiniens et Israéliens".
"L'erreur est humaine, persévérer est diabolique et vous avez persévéré", a insisté le procureur, faisant référence à une nouvelle publication, le 16 octobre, sur laquelle figure un drapeau palestinien surplombant la mosquée de Jérusalem.
"La publication de ce hadith est une maladresse ?", s'est agacée Me Andréa Assor-Doukhan, avocate de l'Organisation juive européenne (OJE), partie civile : "Dans des esprits trop malléables, ces messages peuvent très mal s'imprimer et conduire à des passages à l'acte violents et de terrorisme. Le fascisme et le nazisme n'appartiennent pas au passé".
Le prévenu est imam depuis dix ans et suivi sur Facebook par 2.000 internautes. À la barre, quatre témoins de la défense ont loué les prêches "anti violence" de l'imam, ses discours "modérés" et "pacifistes", en reconnaissant toutefois la maladresse de cette publication.
Père de quatre enfants, de nationalité franco-marocaine, le religieux avait été interpellé à l'aéroport de Marseille-Marignane, de retour d'un pèlerinage à la Mecque, puis placé en garde à vue lundi soir, après dénonciation par le préfet du Gard, Jérôme Bonet, en vertu de l'article 40 du Code de procédure pénale. L'imam exerce dans la mosquée de Beaucaire, commune gardoise dirigée par Julien Sanchez, vice-président du Rassemblement national, le prévenu, qui exerce depuis 2014.
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