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Féminicide de Magali Blandin : ce moment où le meurtrier a demandé pardon à ses parents pendant la confrontation
PODCAST - Le 11 février 2021, Jérôme Gaillard tue sa femme Magali Blandin, à Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine). Un mois plus tard, il révèle aux enquêteurs qu'il est le meurtrier. Me Gwendoline Tenier, l'avocate de Monique, la mère de Jérôme, raconte dans "Les Voix du Crime" le moment de la confrontation entre le meurtrier et ses parents, soupçonnés d'être complices du féminicide.
Le palais de Justice de Rennes le 13 octobre 2015.
Crédit : JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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Le 11 février 2021 a lieu un sombre féminicide. Magali Blandin, une mère de famille de quatre enfants et éducatrice spécialisée à Rennes, disparaît à Monfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine). Cette femme d'une quarantaine d'années, qui était en instance de divorce avec son mari, Jérôme Gaillard, est décédée sous les coups de ce dernier. Elle avait déposé plainte contre lui pour des faits violences conjugales. Un mois plus tard, face aux enquêteurs, il avoue être l'auteur du meurtre.
Pour autant, les enquêteurs pensent que l'homme de 45 ans n'a pas agi seul pour se débarrasser de sa femme. Ses parents, Monique et Jean Gaillard, sont eux aussi au cœur de l'enquête. Me Gwendoline Tenier est avocate au Barreau de Rennes. C'est elle qui a représenté la mère de Jérôme Gaillard. Dans Les Voix du crime, elle revient sur un moment charnière de l'affaire : la confrontation de la famille Gaillard au bureau du juge d'instruction.
Jérôme va finir par s'excuser et demander pardon à ses parents
Maître Gwendoline Tenier
Le 12 octobre 2021, une confrontation a lieu entre Jérôme et ses parents Monique et Jean, au bureau du juge d'instruction, David Bénichou. C'est la première fois qu'ils se revoient depuis leurs mises en examen les 18 et 19 mars 2021 pour "meurtre prémédité de son épouse" et "tentative de complicité de meurtre par conjoint". Durant cette période, le couple Gaillard a été convoqué à deux interrogatoires face au même juge d'instruction.
À ce moment-là, le couple de septuagénaires reconnait avoir été informé du projet criminel de Jérôme Gaillard en décembre 2020. Monique Gaillard choisit de donner des informations clés pour l'enquête. "Le juge d'instruction va beaucoup se reposer sur elle. Beaucoup se reposer sur ses déclarations réelles, pour amener Jérôme à se confronter aux choses", raconte Me Gwendoline Tenier.
Lors de la confrontation face au juge d'instruction, Jérôme Gaillard choisit de s'exprimer de vive voix face à ses parents. "Jérôme va finir par s'excuser et demander pardon à ses parents. Pardon de les avoir emmenés dans cette situation-là. Pardon de leur avoir imposé ça. Pardon de les avoir coupés de leurs petits-enfants", ajoute Me Gwendoline Tenier.
Il veut que ses parents soient libérés. Parce que je pense qu'il s'est confronté aux choses.
Maître Gwendoline Tenier
Selon les expertises psychologiques menées sur les trois mis en examen, Jérôme Gaillard a usé de chantage et de manipulation psychologiques afin de convaincre ses parents du projet de meurtre de Magali Blandin. Ce qui conduit Me Tenier a évoqué la notion d'emprise : "Ce sera un mot qui sera utilisé tant par Jérôme lui-même que par Monique qui a encore cette hauteur et cette clairvoyance".
Le lendemain de sa confrontation face à ses parents, Jérôme Gaillard se lance dans une grève de la faim. La raison ? "Il veut que ses parents soient libérés. Parce que je pense qu'il s'est confronté aux choses", explique Me Gwendoline Tenier. Les parents Gaillard, qui ont vécu le suicide quelques années plus tôt de leur autre fils, Franck, ne voulaient pas que Jérôme ne connaisse le même sort.
Le passage à l'acte va finalement arriver. Le 1er novembre, Jérôme Gaillard décide de mettre fin à ses jours dans sa cellule, au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine). Noyés de remords, Monique et Jean Gaillard sont retrouvés morts le 7 février 2023, dans leur résidence de La Turballe (Loire-Atlantique). Ils étaient tous les deux placés sous contrôle judiciaire.
