ENQUÊTE RTL - Mort de Lola : un an après les faits, la meurtrière présumée toujours internée en psychiatrie

Le 14 octobre marquera le triste anniversaire de la mort de Lola, tuée à Paris par une marginale décrite comme "perverse et psychopathe" par les experts psy. Son père s'est exprimé ce jeudi 12 octobre sur RTL et M6 pour la première fois depuis les faits. 

D'après les informations de RTL, Dahbia B., la meurtrière présumée, est toujours internée au sein de l'UMD (Unité pour malades difficiles) de l'hôpital de Villejuif dans le Val-de-Marne, une unité fermée pour patients en crise. C'est son comportement en cellule dans la prison de Fresnes qui avait entrainé ce placement il y a huit mois par l'administration pénitentiaire. 

La suspecte se montrait agressive envers les surveillants et violente envers elle-même, jusqu'à se taper la tête contre les murs. Elle reste aujourd'hui dangereuse pour les autres et pour elle-même, d'où cette mesure sous surveillance stricte.  

L'hospitalisation de la marginale n'obère en rien la tenue d'un éventuel procès devant une Cour d'assises. Une première expertise psychotique, menée quelques jours après l'interpellation de Dahbia B., a conclu que la meurtrière présumée ne souffrait d'aucun trouble psychique au moment des faits, et qu'elle était donc accessible au jugement, même si son crime était en lien avec un trouble grave de sa personnalité. 

Bientôt entendue pour la deuxième fois par les juges

Une contre-expertise a été demandée par la défense, qui entend soulever la question de l'irresponsabilité pénale de la suspecte, les résultats sont toujours attendus. Soit ces résultats confirment la première expertise et cela ouvrira la voie à un renvoi devant une cour d'assises, soit les experts psy concluent à une abolition ou une altération du discernement... La question d'un procès sera alors âprement débattue entre les parties avant une décision du juge.

Dahbia B. avait été arrêté dès le lendemain de la mort de Lola, dans l'appartement d'une connaissance, où elle avait passé la nuit après avoir abandonné la malle dans la rue, une scène filmée par des caméras de surveillance. 

Les policiers n'avaient eu aucun mal à remonter la trace de la ressortissante algérienne sans domicile fixe et qui vivait depuis quelques jours chez sa sœur, dans un studio de la résidence dont les parents de Lola étaient les gardiens. Depuis un an, la suspecte a été entendue une fois par les juges d'instruction, d'après nos informations, elle le sera de nouveau prochainement. 

Le mobile du meurtre toujours pas connu

Pendant l'enquête, elle avait multiplié les propos incohérents, affirmant avoir entendu des voix, puis niant les faits, ou affirmant s'être battue contre un fantôme. La suspecte avait également affirmé que le crime ne lui faisait "ni chaud ni froid", propos glaçants devant la brigade criminelle de la Direction régionale de la police judiciaire. 

On ne sait pas à ce stade comment ses déclarations ont évolué. Johan Daviet, le père de Lola, a simplement indiqué jeudi matin sur RTL que la marginale avait donné des clefs de compréhension. 

Dahbia B. reste présumée innocente, son avocat Me Alexandre Silva, contacté par RTL, n'a pas donné suite.

Sans commenter ou révéler d'éléments d'enquête, Johan Daviet, le père de Lola, a tenu à démentir une rumeur persistante qui avait émergé après les faits. Un conflit entre les parents au sujet d'un badge d'accès avec les parents de Lola, le père de la jeune adolescente l'a démenti ce matin sur RTL, ni lui ni sa femme n'avait jamais croisé la marginale. 

Les magistrats en charge envisagent une reconstitution des faits selon nos informations, moment nécessaire, mais très difficile bien sûr pour la famille. Ensuite, l'instruction pourra être bouclée, et une décision prise sur un renvoi devant une cour d'assises. Dahbia B. a été mise en examen pour homicide volontaire sur mineur de moins de quinze ans en lien avec un viol et des actes de torture et de barbarie, et pour recel de cadavres. Un autre homme qui aurait transporté et hébergé Lola a également été mis en examen pour recel de cadavres.

L'avocate des parents et de la famille de Lola, Me Chlotilde Lepetit, n'a pas souhaité s'exprimer.