Depuis jeudi 20 octobre, les pays européens sont réunis à Bruxelles pour un sommet sur l’énergie de deux jours. Les dirigeants des États membres s'empoignent sur une question qui concerne tous les Français de près : comment plafonner les prix du gaz et de l'électricité.
En effet, sur le marché de gros, les prix sont fous, notamment à cause de la guerre en Ukraine. Le gaz monte tout simplement parce que la Russie en exporte moins, à la fois en raison des restrictions volontaires imposées par l'Europe et des coupures de Moscou. La situation est presque pire du côté de l'électricité : son prix est tiré à la hausse, mécaniquement, par celui du gaz, car bon nombre de centrales fonctionnent avec cette énergie.
Dans les deux cas, la spéculation aggrave considérablement les choses et les Européens ont eu beaucoup de mal à s'accorder sur ce principe. Comme le défendait Paris, il paraît pourtant logique de bloquer ces prix qui asphyxient l'économie du continent. Cependant, les pays du Nord, l'Allemagne en premier chef, se sont montrés très réticents, avec deux bons arguments.
D'abord, cela nous entretient dans la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, ce qui est incontestable. Ensuite, le risque de plafonner le prix du gaz est de ne pas être livré par les producteurs. Ces derniers préfèreront vendre à ceux qui payent le prix, plutôt qu'à ceux qui veulent un rabais. La raison est logique, mais l'Europe bute sur une réalité indépassable : elle est très loin d'être autosuffisante en matière de gaz.
Ces arguments ne tiennent cependant pas pour l'électricité produite en France, avec le nucléaire par exemple. Ainsi, certains experts, comme l'économiste Philippe Chalmin, considèrent que l'on pourrait plafonner de prix de l'électricité, à condition de modifier les assez saugrenues règles européennes.
Ces dernières alignent le prix sur celui du moyen le plus coûteux pour produire les électrons. Or, dès que les capacités de production sont saturées, les centrales à gaz, les plus coûteuses, sont mises en marche. Le prix de toute l'électricité est alors aligné sur les coûts de production de ces centrales, donc sur le tarif du gaz, qui explose.
Pour changer ces règles, un accord de principe a été obtenu dans la nuit de jeudi à vendredi puisque le chancelier allemand Scholz a plié en maugréant. À charge pour la Commission de proposer un nouveau mécanisme de fixation des prix, mais celui-ci ne sera pas opérationnel avant plusieurs mois.
L'Europe passera l’hiver avec les boucliers tarifaires nationaux, et des aides ciblées pour les entreprises. La bonne nouvelle est que les stocks européens de gaz sont pleins. En ce moment même, 35 navires méthaniers, chargés de gaz liquide, patientent aux ports du continent pour décharger. Reste l’électricité. Là, le problème n'est pas la guerre en Ukraine, mais la grève de la CGT en France.
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