ÉDITO - Loi narcotrafic : "Tout ce que contient cette loi révulse les avocats", fustige Isabelle Saporta

Les avocats sont vent debout contre la loi narcotrafic. Alors que le texte doit être débattu dans l’hémicycle la semaine du 17 mars, la présidente du Conseil national des barreaux (CNB) s'y est montrée hostile. Tout ce que contient cette loi pour lutter contre les trafiquants de drogue révulse les avocats.

Les prisons de haute sécurité comme les quartiers spécifiques de lutte contre la criminalité organisée sont décriées parce que les avocats sont inquiets des conséquences de l’isolement sur la santé physique et psychique des détenus. La présidente du Conseil national des barreaux rappelle que le comité européen de prévention de la torture recommande le réexamen complet de toute mesure d’isolement dès lors qu’elle dépasse 24 heures. 

Les avocats fustigent également la création d’un parquet national anticriminalité comme pour l’anti terrorisme, les estimant trop centralisés. Concernant le "dossier-coffre", qui permet de ne pas transmettre aux avocats des accusés certaines pièces à conviction pour préserver le secret des techniques d'enquête, ils critiquent cette mesure qui permet notamment de protéger les policiers infiltrés des pressions des réseaux mafieux. Au motif que cela "romprait l’égalité des armes".

Des libertés individuelles devenues sacrées, même pour les narcotraficants

Les avocats cherchent à préserver l’État de droit, une composante essentielle de la démocratie. C’est ce qui protège les citoyens contre les abus de pouvoir. Sauf que nous avons peu à peu glissé vers une conception intégrale de la préservation des libertés individuelles devenues sacrées même quand il s’agit de celles des gangsters. Et désormais leurs libertés individuelles sacralisées l’emportent bien souvent sur notre sécurité. 

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28/01/2025 à 15:17 - 01m36s