INVITÉ RTL - Narcotrafic : "On est confronté à une grave crise de l'investigation", estime François Molins

L'ancien magistrat considère sur RTL que la justice et la police sont sous-dimensionnées dans le cadre, notamment, du grand banditisme.

François Molins est l'invité de Thomas Sotto

Crédit : RTL

NARCOTRAFIC - François Molins est l'invité de Thomas Sotto

00:09:48

NARCOTRAFIC - François Molins est l'invité de Thomas Sotto

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Une boîte à outils judiciaire et policière pour "répondre à la menace" et "réarmer" la France face au narcotrafic. Le Sénat examine à partir de ce 29 janvier une proposition de loi transpartisane soutenue par le gouvernement, qui en a fait une priorité.

Face à la multiplication des faits divers liés au trafic de drogue, les ministres de la Justice et de l'Intérieur, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, affichent leur franc soutien à ce texte présenté à la chambre haute.

Ce mardi 28 janvier, François Molins, ancien procureur de Paris et procureur général près la Cour de cassation, qui a notamment été consulté dans le cadre d'un rapport du Sénat, réagit sur RTL à cette proposition de loi.

À l'époque, François Molins avait affirmé aux parlementaires que la justice et la police sont sous-dimensionnées. "En matière de narcotrafic, il faut des enquêtes de fond, insiste-t-il. Ce sont des enquêtes qui sont longues, complexes, qui nécessitent un lourd et exigeant travail de police judiciaire. Donc il y a l'action de la justice, mais aussi l'action de la police parce qu'il faut des procédures de qualité. Et on est en ce moment confronté à une grave difficulté qui est une véritable crise de l'investigation".

Le trafic de drogue est un péril qui, en termes de gravité, est peut-être plus important que le terrorisme.

François Molins sur RTL

"C'est un manque d'enquêteurs, poursuit-il, un manque d'officiers de police judiciaire. La direction de la police nationale disait il y a quelques jours qu'il y a une moyenne de 125 dossiers par enquêteur en matière de PJ, c'est colossal. C'est ingérable".

En ce qui concerne le narcotrafic, le ministre de l'Intérieur n'hésite pas à parler de "Mexicanisation" de la France. "Je n'irais pas jusque-là, estime François Molins. La situation au Mexique est gravissime et n'a rien à voir. Il y a des dizaines d'homicides par jour. C'est exagéré."

La bataille contre la drogue peut-elle être comparée à celle contre le terrorisme ? "C'est un péril en termes de gravité qui est peut-être même plus important, assure l'ancien procureur du parquet national antiterroriste. Parce que la menace terroriste, elle a muté, elle est un peu différente. Aujourd'hui, le narcotrafic, il y en a partout. Ce n'est pas à l'apanage de certains territoires. On en trouve aussi bien à Marseille que dans le Cantal ou en Vendée. On en trouve absolument partout. Et c'est quelque chose qu'on a beaucoup de mal à endiguer, qui se conjugue avec l'explosion de la consommation de drogue, qui se conjugue aussi avec l'explosion des règlements de comptes".

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