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Des proches et collègues de Samuel Paty tiennent un portrait de l'enseignant pendant la marche blanche lui rendant hommage, mardi 20 octobre.
Crédit : Bertrand GUAY / AFP
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Il fait partie de ceux qui ont directement assisté à l'assassinat. Charlie Jacquin était professeur de sport, tout juste arrivé au lycée de Conflans-Sainte-Honorine quand, ce 16 octobre 2020, Samuel Paty a été tué. Alors que, ce 4 novembre, s'ouvre le procès de huit complices présumés de l'assassin, RTL a recueilli son témoignage.
"C'était le jour des vacances, je finissais dans les derniers, vers 17 heures. En voiture, sur le chemin, rapidement, je vois deux personnes, l'une sur l'autre, qui est allongée, le visage retourné vers moi, inerte. Je me dis que c'est peut-être un accident de la route. Je demande ce qu'il se passe et un homme en noir me dit : 'Il a insulté le prophète'. Je pense que j'ai très bien compris ce qu'il s'était passé, mais j'étais dans le déni total".
Au premier regard, difficile de discerner clairement la scène d'horreur qui se déroule sous ses yeux. "Je me suis dit : 'une personne est en train de bouger, sur une autre qui ne bouge pas, qu'est-ce qu'il se passe ?' Et je comprends après coup qu'il était en train de le décapiter. C'était flou, c'était sur le côté de la route. Donc, je reprends ma voiture, je refais un tour pour repasser devant et il y avait déjà la police."
Au fur et à mesure du trajet, j'étais tremblant, j'ai compris, mais je n'arrivais pas à réaliser. J'ai allumé la télévision, j'ai mis les infos en me disant que si c'était vraiment ce qu'il s'était passé, ça allait tomber. Une heure plus tard, l'information est tombée et là, j'ai réalisé totalement. C'était horrible."
L'élève qui a menti savait très bien qu'avec ce genre de mensonge, son père allait monter au créneau et mettre la pression.
Charlie Jacquin, témoin de la mort de Samuel Paty, sur RTL
Au procès, Charlie Jacquin attend désormais "des réponses". "Je veux savoir à quel point ça a été prémédité, quelle part à chaque personne dans l'organisation, et ce que les accusés ont à dire. J'ai l'impression que c'est comme un grand puzzle dans lequel il manque beaucoup de pièces."
Interrogé au sujet des personnes à qui il en veut particulièrement, le professeur de sport désigne, "en premier", "l'élève qui a menti". "Elle savait très bien qu'avec ce genre de mensonge, son père allait monter au créneau et mettre la pression, assure-t-il. Elle avait 11 jours pour changer de version et dire que c'était faux, elle ne l'a pas fait". L'enseignant dénonce également le comportement de "la personne qui a accompagné le père de l'élève, a fait des vidéos et lui a dit quoi dire exactement".
Au moment du drame, Charlie Jacquin venait de faire sa première rentrée dans l'établissement. "On a parlé deux ou trois fois avec Samuel Paty. Il était plutôt discret". Aujourd'hui, il demande à être partie civile au procès "pour qu'on reconnaisse à quel point mes collègues et moi avons souffert de la situation, que nous sommes des victimes indirectes". "Je sais que ça va être dur, reconnaît-il. Mais j'ai besoin de ça pour aller de l'avant, même si ça va être dur. On est un collectif, on est très soudés, contrairement à ce qui a pu se dire. On est une équipe, on va affronter le procès ensemble.
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