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DOCUMENT RTL - "Il faut que l’ex-patron de la DGSE soit jugé" : un homme d’affaires sulfureux accuse l’ex-patron du renseignement de tentative d'extorsion

L'ancien chef de la DGSE est jugé, à partir du jeudi 6 novembre, pour complicité de tentative d'extorsion. En exclusivité pour RTL, le plaignant, un homme d'affaires franco-suisse, livre sa version des faits.

Bernard Bajolet, ex-patron de la DGSE jugé pour complicité de tentative d'extorsion

Crédit : THIERRY CHESNOT / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

Document RTL - Un homme d'affaires sulfureux accuse l'ex-patron du renseignement de tentative d'extorsion

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Plana Radenovic - édité par Jérémy Descours

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Une première devant la justice. L'ancien chef de la DGSE, le service secret français, Bernard Bajolet est jugé, à partir de ce jeudi 6 novembre jusqu'à vendredi soir, par le tribunal correctionnel de Bobigny pour "complicité de tentative d'extorsion" et "atteinte arbitraire à la liberté individuelle". 

L'ex-directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) - entre avril 2013 et mai 2017 - est accusé de s'être rendu complice d'une tentative d'extorsion à l'égard d'un homme d'affaires - Alain Dumenil - en litige depuis des années avec les services de renseignement extérieurs français.

Les faits remontent au 12 mars 2016. Ce jour-là, Alain Dumenil, homme d'affaires franco-suisse impliqué dans pléthore d'affaires judiciaires et de litiges commerciaux, est arrêté par la police aux frontières à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle alors qu'il doit se rendre en Suisse. 

Une arnaque à 15 millions d'euros

Alain Duménil est une bête noire de la DGSE depuis un litige remontant à plus de deux décennies. Les services secrets estiment que l'homme d'affaires les a arnaqués et leur doit 15 millions d'euros, suite à des manœuvres financières qui lui ont valu d'être mis en examen pour banqueroute.

Pour rappel, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, les services de renseignements extérieurs gèrent un "patrimoine privé" confié par l'État dans une volonté d'indépendance de l'institution en cas d'occupation étrangère ou de disparition du gouvernement.

Tout l'enjeu de ce dossier se cristallise sur une heure, le samedi 12 mars 2016 dans l'après-midi. Que s'est-il passé dans cette pièce sans fenêtres de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, entre les deux agents de la DGSE et le sulfureux homme d'affaires Alain Duménil ?

Alain Duménil raconte sa version des faits

Pour RTL, le plaignant revient sur cette heure qui a changé sa vie. "J'allais prendre mon avion, la police est arrivée, a regardé mon passeport et m'a dit : 'Il faut que vous nous suiviez parce qu'il y a un problème avec votre passeport'. Alors, je les suis. Là, ils me mettent dans une petite pièce où il n'y avait pas du tout d'informatique et où arrivent deux types". 

Selon l'homme d'affaires, c'est à ce moment que tout bascule. "Il y en a un plutôt bien mis et un autre qui est manifestement un gros bras. Ils ont commencé à me dire : 'Vous avez volé l'État, 15 millions, donc il faut les rembourser'. Ah bon, très bien...", poursuit-il. 

"Des menaces de voyous"

Des photos de ses proches et de lui-même sont alors disposées devant lui. Des menaces sont alors proférées, raconte Alain Duménil : "'Si vous ne payez pas, on passe au truc dessus. Vous risquez de vous retrouver dans une chaise roulante... ça sera peut-être l'une de vos filles ou peut être votre femme, tout ça'...des menaces de voyous".

De con côté, Bernard Bajolet - qui a reconnu devant le juge d'instruction être à l'initiative de cet entretien - se défend en affirmant qu'il n'était pas au courant des modalités musclées de ce rendez-vous secret. 

Ce que réfute formellement Alain Duménil : "C'est faux ! C'est n'importe quoi ! Pourquoi il ne nous donne pas les noms des gens qui sont venus devant moi ?" Et Alain Duménil de restituer la réponse qu'on lui aurait faite : "'Ah non, ça je n'ai pas le droit de vous le donner, je ne vous les donnerai pas".

"J'ai été obligé de m'expatrier"

L'homme d'affaire raconte, au micro de RTL, comment cette rencontre à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle a changé sa vie. "À chaque fois que je m'arrête à un feu rouge et que je vois un motard casqué s'arrêter à côté de moi, je me dis qu'il va sortir un pistolet pour me tirer dessus... ou pas. Moi, je vis dans la crainte qu'une personne de ma famille ou autre soit tuée ou handicapée à coup de barre de fer."

Et de poursuivre : "Pendant dix ans, j'ai vécu l'enfer moi... En sortant de chez moi, en regardant à droite et à gauche... J'ai été obligé de m'expatrier ! Donc j'espère qu'il sera condamné lourdement. Il a fusillé dix ans de ma vie. Il va falloir que ce soit jugé parce que je veux pouvoir dormir tranquille." Bernard Bajolet, 76 ans, plaide la relaxe dans ce dossier. Il encourt pour les deux délits jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende.

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