La France les compte par milliers. Chaque année, nombreux et nombreuses sont celles et ceux qui se volatilisent sans laisser de traces. Malgré ce nombre inquiétant, le fichier des personnes recherchées ne les recense pas : disparaître n'est pas considéré comme un délit ni un crime lorsque la personne est majeure.
En parallèle de ces disparitions "non-inquiétantes", des centaines de personnes dont on a retrouvé le corps sont enterrées sous X, et demeurent, à ce jour, non identifiées.
Policiers, gendarmes, associations, familles de disparus… Toutes et tous réclament la mise en place d'un fichier national des personnes enterrées anonymement. Prélever leur ADN ou en prendre leur empreinte dentaire, permettrait certainement de résoudre de nombreuses affaires liées à des disparitions mystérieuses.
Aujourd'hui, les comparaisons ADN entre ces disparus et ces "enterrés sous X" sont impossibles lorsqu'il n'est pas certain qu'un crime est en jeu. Dans Les Collections de L'Heure du Crime dédié ces affaires de disparitions, Me Maître Corinne Hermann, spécialiste des Cold case, et le journaliste Thibault Solano reviennent sur les difficultés et les problèmes que posent ces morts non résolues.
"Ça pose des questions de société, notamment sur le sort des disparus en France et sur le sort de ces personnes qu'on enterre sans connaître leur identité. En s'intéressant à ces deux aspects, on voit bien qu'il y a des dysfonctionnements judiciaires alors qu'effectivement certaines enquêtes pourraient être résolu plus facilement", explique le journaliste.
"Dans ces mille dossiers, il y a certainement des meurtres, il y a certainement la trace de meurtriers. Et puis il y a aussi la souffrance des familles qui ont besoin de retrouver le corps de leurs proches", ajoute Me Corinne Hermann.
Parmi ces proches dans l'attente, Christine Béchameille. Le 2 juillet 2018, son fils Bruno, 42 ans, ne donne plus aucune nouvelle. Les semaines passent, les proches de l'homme s'inquiètent. Sa famille se renseigne sur ses dernières activités bancaires et administratives : aucun mouvement n'est détecté. En août, Christine Béchameille, toujours sans nouvelle de son fils, se rend à la gendarmerie.
"J'ai été très bien reçue. On m'a bien comprise, mais on ne pouvait rien faire de plus. Bien sûr, on décortiquait le journal, on regardait mon mari, moi et des amis, s'il y avait un corps qui pouvait correspondre, il n'y avait rien", raconte la mère du disparu.
Christine décide de mener l'enquête seule et se rapproche d'associations d'aides aux proches de personnes disparues. C'est comme ça qu'elle découvre un site qui recense les morts dans la rue. "Dix-huit morts dans la rue à Toulouse. Il en a été identifié quinze. Il en restait trois, dont une femme et un jeune homme d'une quarantaine d'années", poursuit-elle.
Aussitôt, Christine fait le lien. "On se rapproche de la direction des cimetières, qui a un descriptif du corps qui va être inhumé, avec tous les signes distinctifs que j'avais donnés à la police", se rappelle cette mère endeuillée avant d'ajouter : "C'était Bruno."
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