Pour la troisième fois, Guerric Jehanno, principal suspect dans l'affaire Amandine Estrabaud, une femme disparue en juin 2013 à Castres (Tarn), a été condamné le 27 janvier, à 30 ans de réclusion par la cour d'assises du Tarn-et-Garonne. Malgré le manque de preuves matérielles, la justice a estimé les témoignages et les autres éléments de l'enquête suffisants pour prouver sa culpabilité.
En 2020, l'accusé, qui a toujours clamé son innocence, avait été condamné à la même peine, en première instance puis en appel. En 2022, la Cour de cassation avait ensuite annulé cette décision pour vice de procédure, reconduisant pour la troisième fois le procès.
Pour Me Pierre Debuisson, l'avocat de la famille de la victime, cette troisième condamnation, similaire aux deux premières, étonne par sa rareté. "Aucun dossier criminel français ne s'est jamais soldé par trois condamnations à 30 ans de réclusion criminelle dans une affaire sans corps, sans aveu, sans une goutte de sang et sans ADN", a-t-il appuyé. Pour l'avocat, cette condamnation marque un tournant judiciaire dans les affaires de disparitions.
"Cette troisième décision exceptionnelle vient balayer définitivement l'idée, répandue chez certains criminels, qu'il suffit de faire disparaître un corps pour être acquitté devant une cour d'assises", a-t-il ajouté.
L'affaire Amandine Estrabaud n'est pas sans rappeler les autres disparitions de femmes qu'a connues la région. "Il y a l'affaire Viguier un petit peu plus tôt, l'affaire Amandine Estrabaud, et l'affaire de Delphine Jubillar. Trois femmes qui disparaissent sans laisser de traces, et on a quasiment pas ou peu de preuve de culpabilité", indique Patrick Tejero dans l'épisode de L'Heure du Crime dédié à l'affaire Amandine Estrabaud.
Jugée en 2010, l'affaire Suzanne Viguier, une femme disparue en 2020 et dont le corps n'a jamais été retrouvé, n'a pas connu la même issue que le dossier Estrabaud. Le principal suspect de l'affaire, le mari de la disparue, avait été acquitté au bénéfice du doute face à l'absence de corps.
L'affaire Delphine Jubillar, une infirmière disparue en décembre 2020, a elle aussi soulevé de nombreuses questions. Absence de cadavre, manques de preuves… Malgré les fragilités de l'enquête, le procès de son compagnon Cédric, suspect numéro 1, est attendu fin 2024, début 2025.
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