À l'hiver 2016, Vanessa Melet qui séjourne alors chez sa mère et son beau-père, s'est effacé soudain du décor d'un village de la côte normande, à une vingtaine de kilomètres de Caen. Cette dernière souffrait d'intenses douleurs aux jambes et au bassin, mais les médecins du CHU n'ont jamais posé de véritable diagnostic. La famille de la disparue n'a jamais cru à la thèse du suicide et la relation entre Vanessa et sa mère est unanimement décrite comme fusionnelle.
"Vanessa, c'est quelqu'un d'avenant", décrit Annick Daigle, la mère de la disparue, dans L'Heure du crime. "Elle était dans la douleur et fixée sur sa douleur et il n'y avait pas de réponses à ce qu'elle avait. Psychologiquement, elle était quand même faible, mais elle n'était pas folle". La procédure n'a pas tardé à ouvrir une information judiciaire, accréditant ainsi la piste criminelle.
Les recherches sont intensives, mais aucune trace. Le profil et la vie intime de cette célibataire sont passés au crible. Annick Daigle a alerté les enquêteurs sur un psychothérapeute hypnotiseur, que Vanessa avait rencontré une première fois, deux jours avant de disparaître. "Quand j'ai vu arriver cet homme, j'ai eu envie de prendre ma fille et de faire demi-tour. J'étais glacée de partout. J'avais un mauvais pressentiment".
Elle poursuit au micro de RTL : "Elle souffrait tellement ce dimanche-là. Dans l'urgence, ma sœur avait trouvé l'adresse de ce psychothérapeute. Le rendez-vous était à 17H, le 4 décembre 2016. La psychothérapie n'est pas du tout le style de médecine de Vanessa. Il a mis une demi-heure à la convaincre de rentrer dans le cabinet. Quand elle est sortie, il n'y avait plus un mot. Elle est sortie avec une extrême fatigue".
L'inquiétant praticien n'en n'est pas resté à un seul rendez-vous. La mère et la tante de Vanessa ont eu la surprise de voir stationner sur un bas côté du parking du kinésithérapeute de Vanessa, l'hypnotiseur. En voyant les trois femmes, l'homme aurait démarré sa voiture et a quitté les lieux. Après la disparition, les recherches sur le téléphone portable de la disparue indiquent 4 échanges téléphoniques entre Vanessa et le praticien.
Impossible de connaître la teneur de ces échanges. Les gendarmes entendent à trois reprises le praticien, mais aucune charge n'est retenue. Vanessa n'a jamais été retrouvée et aucun suspect n'est formellement identifié. Sa mère et son beau-père n'ont jamais cessé de la rechercher.
"Je note tous les jours les appels téléphoniques que je reçois, au cas où Vanessa m'appellerait, et même 6 ans après et même encore aujourd'hui. On a un sérieux espoir, de toute façon l'espoir a toujours été là et il faut le dire : où est ma fille ? S'il l'a mise quelque part, je ne veux pas penser au pire parce que sinon je m'écroule. J'ai toujours l'espoir de me dire, elle est peut-être quelque part. C'est ce qui me porte".
- Philippe Bertin, journaliste à Tendance Ouest.
- Maitre Véronique Demillière-Badache, avocate de la famille de Vanessa.
- Annick,
la maman de Vanessa.