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Un enquêteur de la police judiciaire (illustration).
Crédit : AFP
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Nous sommes le 11 juin 1999, à Paris, dans le XIIIᵉ arrondissement de Paris. Ce jour-là, une femme de 56 ans, Michèle Gaborieau, mère de deux enfants, ne se présente pas à son déjeuner prévu avec une amie. Cette ancienne salariée d’Air France avait aussi un rendez-vous médical dans la matinée. Mais là encore, personne ne l’a vue. En quelques heures, Michèle Gaborieau a disparu, sans un mot, ni bagage.
La dernière personne à l’avoir vue est son mari. Le couple a d’ailleurs dîné ensemble la veille de la disparition. Vers 14h30, Jean-Michel appelle sa fille Céline : il s’agace de ne pas avoir de nouvelles de sa femme, car elle devait le remplacer à la boutique. Le soir, la disparition de Michèle est signalée au commissariat. Trois jours plus tard, la police classe le dossier, via un “certificat de vaine recherche”.
Pour les enquêteurs, tout laisse à croire que Michèle a pris le large, ou qu’elle a mis fin à ses jours. Sa fille Céline n’y croit pas une seconde, jamais sa mère ne serait partie comme ça, sans la prévenir. Il s’est passé quelque chose, raconte-t-elle pour Les Voix du crime. Âgée de 18 ans au moment des faits, la jeune femme se met à avoir de sérieux doutes sur Jean-Michel Gaborieau, son propre père.
Jean-Michel Gaborieau, 53 ans, est libraire et tient une maison de la presse dans le XIIIᵉ arrondissement de Paris. Figure du quartier toujours tiré à quatre épingles, nœud papillon et moustache soignée, c’est un homme souriant, aimable et charmeur. Voilà quelque temps qu’il vit séparé de son épouse, les deux ne s'entendent plus. Michèle réside dans leur pavillon de Clamart, à une douzaine de kilomètres au sud de Paris.
Jean-Michel vit dans le petit studio au-dessus de sa librairie. Ses proches le décrivent volontiers comme "près de ses sous". Dans le ménage, c’est plutôt Michèle qui a de l’argent : le pavillon de Clamart (Hauts-de-Seine), leur maison de campagne située dans le Loir-et-Cher, ainsi que la librairie sont au nom de la retraitée, qui vient justement de recevoir une prime de départ à la retraite de 450.000 francs. Une coquette somme à l’époque.
Céline Gaborieau en a de plus en plus l’intime conviction : son père a tué sa mère. L'adolescente décide même de faire appel à une agence de détective privée pour lever le voile sur la véritable personnalité de Jean-Michel Gaborieau. Et les conclusions sont sans appel : une fois sa boutique fermée, ce dernier mène en réalité une double vie, à mille lieux de l’image du libraire affable.
Le soir, le quinquagénaire fréquente des bars à hôtesses et alimente un cercle de jeux clandestins. ll se livre aussi à des trafics, dont la revente de matériel de construction, sur des chantiers. Jean-Michel se forge le profil d’un escroc professionnel et coureur de jupons aux nombreuses maîtresses. Encore officiellement marié à Michèle, il décide de se fiancer à l'une d'elles peu de temps après les faits.
Six mois après la disparition de son épouse, Jean-Michel Gaborieau réinvestit le pavillon de Clamart avec une compagne. Surnommé “le veuf joyeux” dans son quartier, l’homme n’est pas seulement infidèle, mais aussi très vénal. L’argent l’obsède, et surtout celui de Michèle. Des gens de leur entourage le soupçonnent d’avoir voulu mettre la main sur les 450.000 francs de cette dernière.
Dix ans plus tard, les soupçons autour de Jean-Michel Gaborieau s’accumulent toujours autant, mais jamais il n’aura à en répondre devant la justice. Le libraire s’éteint en décembre 2010, à la suite d’un cancer. Jusqu’au bout, Céline Gaborieau aura espéré, vainement, que son père, qui était croyant, se repente sur son lit de mort.
En revenant dans le pavillon familial de Clamart, la fille du couple y fait de biens étranges découvertes : en explorant le garage, Céline met la main sur une dizaine d'armes à feu et de boites de munitions. Dans des tiroirs de la maison, elle y découvre aussi la bague de fiançailles et la prothèse dentaire que sa mère portait toujours au doigt, et une broche, qui, selon Céline, était épinglée sur sa veste le jour de sa disparition.
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