Disparition de Lina : un trou noir de 4 minutes

Le 23 septembre dernier, Lina, 15 ans, s’est volatilisée sur une petite route d'Alsace qu'elle empruntait presque chaque jour. Depuis cinq mois, les gendarmes ont fait et refait ce chronométrage fatal qui ne fait que renforcer une seule hypothèse : la jeune fille serait montée dans un véhicule. Impossible de savoir pour le moment si le conducteur était un ami de l'adolescente ou bien quelqu'un qui lui voulait du mal. "Vu les circonstances de la disparition, on ne peut pas considérer la thèse de l’enlèvement prémédité", explique Yannick Olland, journaliste correspondant RTL à Strasbourg et invité de L'Heure du Crime.

Les gendarmes se sont intéressés très vite à un potentiel agresseur sexuel. Deux hommes attirent l'attention, mais disposent d’alibi. Les enquêteurs apprennent que sa petite moto, une MRT 50 centimètres cube blanche et noire, avait été volée dans son garage, au mois de juillet, deux mois environ avant la disparition. 

"On ne retrouve aucune trace de freinage, ni de lutte… Donc ça oriente plutôt vers la piste du est-ce qu’elle est montée de son plein gré, sous la contrainte ou par ruse", ajoute François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et invité de L'Heure du Crime.

Un travail de fourmi, qui va prendre des mois, est réalisé pour récupérer et analyser toutes les images des caméras, le jour de la disparition et ceux d’après.

François Daoust

Quinze mois avant sa disparition, Lina, qui n'a pas encore 14 ans, porte plainte pour viol en réunion à la gendarmerie de Schirmeck contre deux jeunes majeurs qui habitent le secteur. L'adolescente, accompagnée de sa mère, Fanny Groll, explique à l'époque avoir été agressée une après-midi alors qu'elle était chez des amis. L’infraction sera classée sans suite. 

Ce jeudi 1er février 2023, Fanny Groll, la maman de Lina, et son avocat Matthieu Airoldi ont rendez-vous avec les deux magistrates saisies de la disparition. La partie civile n'est pas informée des détails des investigations mais est assurée que celles-ci ne faiblissent pas et que tout est mis en œuvre pour retrouver l'adolescente. "Les juges ont vraiment rassurées la mère de Lina quant à la qualité des investigations menées", souligne Plana Radenovic, journaliste au service police-justice de RTL et invitée de L'Heure du Crime.

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Une enquête qui peut durer encore de longs mois selon François Daoust : "un travail de fourmi est réalisé pour récupérer et analyser toutes les images de caméras le jour de la disparition et ceux d’après".

Les invités de l'émission

- Yannick Olland, journaliste correspondant RTL à Strasbourg.
- Plana Radenovic, journaliste service police-justice de RTL.
- Général François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et directeur de CY Forensic School (École française spécialisée dans les sciences et l'investigation au service de l'enquête).