Elle a été vue pour la dernière fois dimanche 8 juin 1997, à 18 heures. Cécile Vallin marchait seule, le long de la départementale 906, vêtue d'un tee-shirt clair et d'un pantalon noir, à cinq kilomètres de son domicile situé à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Elle s'est ensuite évaporée, ne laissant derrière elle aucune trace.
Presque trente ans plus tard, la vérité n'a toujours pas éclaté. Les enquêteurs espéraient obtenir des réponses ce jeudi 6 février 2025 en interrogeant Monique Olivier, la piste Michel Fourniret étant largement privilégiée. Mais elle "n'a pas parlé. Elle s'enferme", regrette Me Caty Richard, avocate de Jonathan Olivier, le père de Cécile Vallin.
Et pourtant, en 2005, deux après l'arrestation de l'ogre des Ardennes, elle avait raconté un évènement survenu au sein de son couple, en 1997. Un soir, alors qu'elle était dans la maison de Sart-Custinne avec Selim, leur fils, Michel Fourniret, absent, lui a téléphoné pour la prévenir qu’il ne fallait pas rester dans la maison. "J'avais compris qu'il ne reviendrait pas seul, qu'il avait trouvé une jeune fille", déclarait ainsi Monique Olivier. L'épouse a couché Selim dans sa voiture, puis Fourniret est rentré.
Il y a trop d'éléments, d'un côté sur la disparition de Cécile, où on a tout chercher et rien trouver, et de l'autre côté, la piste Fourniret où d'un seul coup tout s'emboîte parfaitement et ça ne s'emboite qu'avec la disparition de Cécile
Me Caty Richard
Elle ajoutera : "La jeune fille marchait près de lui, sans s'agiter, sans crier ni parler. Elle avançait de manière docile, sans vouloir fuir, sans résistance aucune. Son attitude ne me semblait pas naturelle. Elle était comme endormie sans réaction, peut-être droguée". Selon elle, la victime avait entre 16 et 18 ans, les cheveux de couleur claire, pas plus grande que Fourniret. Le procès-verbal belge de Monique Olivier reste sans suite : la mystérieuse fille aux cheveux clairs est impossible à identifier. Pourrait-il s'agir de Cécile Vallin ?
Me Caty Richard, invitée de L'Heure du crime, en est persuadée : "Il y a trop d'éléments, d'un côté sur la disparition de Cécile, où on a tout chercher et rien trouver, et de l'autre côté, la piste Fourniret où d'un seul coup tout s'emboîte parfaitement et ça ne s'emboite qu'avec la disparition de Cécile." D'abord, la date : "On sait que c'est bien 1997 parce qu'elle fait une formation d'aide à domicile et elle va parler à l'une de ses camarades en disant : "Mon mari est rentré avec une jeunette", rapporte-t-elle.
Autre chose, c'est que ce soir là, il lui dit de partir et elle ne va pas revenir parce qu'elle est fâchée. Or, Michel Fourniret va aller lui-même déclarer la disparition de sa femme et de son fils à la police. Donc on peut dater de façon absolument certaine ce moment où il rentre avec une jeune fille. Et ce jour-là, on est en juin 1997, juste après l'enlèvement de Cécile." Il faut aussi rappeler qu'à cette période, aucune autre disparition de jeune fille n'est déclarée ni en France ni en Belgique.
Malgré tous ces éléments, la veuve de Michel Fourniret s'était rétracté le 10 septembre 2024 en affirmant qu’il n'y avait jamais eu de meurtre dans la maison de Sart-Custinne. "Monique Olivier n'est pas une personne comme les autres, précise Damien Delseny, rédacteur en chef adjoint au Parisien/Aujourd'hui-en-France et chef du service police justice.
C'est une criminelle en série qui a été condamné plusieurs fois à perpétuité, qui a un fonctionnement psychologique particulier. Il n'y a qu'une juge, une seule, qui a réussi à la débloquer." Cette juge, c'est Sabine Khéris. Elle fait partie du même pôle que les deux juges qui ont interrogée l'épouse de Michel Fourniret, ce jeudi 6 février.
"Ca fait 25 ans que la famille, les copains attendent des réponses. Et on est peut-être pas loin de la vérité et on va s'arrêter juste parce qu'on ne veut pas permettre à Monique Olivier d'être interrogé par la juge qu'elle souhaite ? Ça me paraîtrait être un gâchis supplémentaire dans un dossier qui est déjà compliqué, indique Damien Delseny, soulignant aussi la possibilité de se tourner vers Selim, le fils du couple. Peut-être qu'il se souvient de choses qu'il a vu à 9 ans."
- Damien Delseny, rédacteur en chef adjoint au Parisien/Aujourd'hui-en-France, chef du service police justice, a écrit avec Vincent Gautronneau l’article Le Chantage au silence de Monique Olivier.
- Me Caty Richard, avocat au barreau du Val d’Oise, avocate de Jonathan Olivier, le père de Cécile Vallin.
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