Affaire Suzanne Viguier : va-t-on un jour retrouver son corps ?

"L'Heure du Crime" revient sur la disparition de Suzanne Vignier, à Toulouse. Son mari, longtemps soupçonné de l'avoir tuée, a finalement été acquitté.

Suzanne Blanch-Viguier, 39 ans, épouse de Jacques Viguier, a disparu depuis le 27 février 2000.

Crédit : COR / AFP

L'INTÉGRALE - L'affaire Suzanne Viguier : la disparue de la rue des Corbières

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L'ENQUÊTE - L'affaire Suzanne Viguier : qui aurait donc pu s'en prendre à la mère de famille ?

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À l'hiver 2000, Suzanne Viguier disparaissait en laissant toute sa vie derrière elle : ses amis et ceux qu'elle aimait le plus au monde, ses trois enfants. Plus de 20 ans après les faits, aucun indice n'a mené à cette femme. Son corps n'a jamais été retrouvé. Une énigme des plus parfaites qui intrigue aujourd'hui encore bien du monde.

À l’époque, les investigations s'orientent vers le mari, Jacques Viguier, un très brillant et respecté professeur de droit de l'université de Toulouse. Un personnage déroutant et insaisissable qui s'empêtre dans ses contradictions et ne peut expliquer certaines évidences. Son couple battait de l'aile et sa femme s'apprêtait à le quitter. Il apparait donc comme le suspect numéro un, puis de plus en plus comme un coupable idéal. Deux procès d'assises vont pourtant tordre le cou à ce scénario taillé sur mesure et l'innocenter.

Dans un premier temps, Jacques Viguier va dire aux enquêteurs qu'il a vu sa femme pour la dernière fois endormie dans le canapé-lit, avant de se rétracter et de dire qu'il a seulement vu une silhouette. "Il n'y a aucun soupçon", au début de l'affaire, se rappelle Patrick Caujolle, ancien policier. Mais une perquisition va tout changer.

Le mari suspect finalement acquitté

Vendredi 10 mars 2000, les policiers perquisitionnent chez dans la maison de la disparition, rue des Corbières. Le professeur Jacques Viguier est présent. Les enquêteurs s'intéressent au canapé-lit dans lequel dort habituellement Suzanne Viguier. Les draps ont été enlevés et lavés mais le matelas est absent. Jacques Viguier indiquera plus tard qu'il a voulu supprimer un objet sur lequel son épouse aurait pu avoir une relation intime avec son amant. Après neuf mois de détention, le professeur est placé sous contrôle judiciaire.

Le 20 avril 2009, Jacques Viguier, 52 ans, comparait libre devant la Cour d’assises de la Haute-Garonne, à Toulouse. Dix jours plus tard, le professeur est acquitté. "Il y a des zones d'ombre dans ce dossier", explique Patrick Tejero, reporter pour RTL. "Il a deux avocats extraordinaires qui vont pouvoir mettre en évidence tous les défauts de cette enquête complètement à charge".

Il faudrait vraiment un hasard exceptionnel pour le retrouver

Patrick Caujolle, ancien policier, à propos du corps de Suzanne Viguier

Après son acquittement, Jacques Viguier a repris le chemin de l'Université de Toulouse où il enseigne le droit public. Le corps de Suzanne Viguier, longtemps recherché à divers endroits à Toulouse et dans les environs, n'a jamais refait surface. À ce jour le dossier est considéré comme un cold case, une affaire non résolue. "Tout peut s'envisager" concernant la localisation du corps de la victime, estime Patrick Caujolle, "il peut être dans un bois, dans une crevasse… Il faudrait vraiment un hasard exceptionnel pour le retrouver".

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