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"Je ne partagerai jamais vos idées" : Theodora s'insurge après l'utilisation d'un de ses titres par Jordan Bardella sur les réseaux sociaux

La chanteuse Theodora exprime son indignation après que sa chanson "Melodrama" a été utilisée sans son consentement dans une vidéo du président du RN. Une utilisation qu'elle qualifie de violente, remettant en question la façon dont ses œuvres sont instrumentalisées à des fins politiques.

Theodora lors de la Fête de l'Huma le 13 septembre 2025.

Crédit : Claire Série / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Corentin Alloune

"Poches pleines, surtout sous les yeux. Babe, tu m'as fait trop de peine, j'ai même pleuré, Dieu." Les notes de Melodrama, fruit de la récente collaboration entre Theodora et le rappeur Disiz, ont fait vibrer près de 60 millions de personnes sur Spotify, dont le Rassemblement national, et plus particulièrement Jordan Bardella.

Le chef de file du parti d'extrême droite a utilisé ce titre en fond sonore pour une publication sur TikTok datée du 29 novembre, le mettant en scène lors de plusieurs déplacements. La vidéo a cumulé près de 5 millions de vues sur le réseau social chinois, au grand dam de l'artiste, née en Suisse et de nationalité franco-congolaise.

Theodora a brisé le silence dans une story Instagram le vendredi 12 décembre pour dénoncer l'utilisation de son titre dans cette vidéo de promotion du leader du parti.

@jordanbardella

✌🏻🇫🇷

♬ son original - Jordan Bardella

"Je ne comprends pas comment vous, qui ne me considérez jamais comme pleinement française, pouvez tirer profit de mon travail pour défendre des positions que je combats et auxquelles je n'ai jamais voulu être associée", a-t-elle souligné, engagée dans la lutte contre le racisme.

"N'utilisez pas les mots des artistes si vous n'agissez pas pour les vies qu'ils défendent"

"Je ne partagerai jamais vos idées, vos valeurs, ni vos projets politiques néfastes, dangereux et profondément méprisants envers des personnes comme moi", a souligné Theodora.

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L’artiste conclut son message par les mots de la chanteuse Zaho de Sagazan, qui fait allusion à l’utilisation des chansons d'artistes par Emmanuel Macron dans sa communication : "N'utilisez pas les mots des artistes si vous n'agissez pas pour les vies qu'ils défendent. Et cela vaut pour toutes les personnalités politiques."

Cette affaire rappelle la confrontation entre Mylène Farmer et Jean-Marie Le Pen. En 1995, un sosie de la chanteuse, Line Gregory, avait été invité à se produire lors des meetings du leader du Front national, en pleine campagne présidentielle. Elle y interprétait notamment le tube Sans contrefaçon, des images qui ne plaisaient pas du tout à l'intéressée.

Depuis Los Angeles, Mylène Farmer avait réagi en prenant la parole au journal télévisé de France 2 : "Je suis scandalisée d'apprendre que Monsieur Le Pen ait pu utiliser mon image et tromper les gens de cette façon. Je trouve cela révoltant, c'est scandaleux", s'était-elle insurgée. Elle avait alors porté plainte contre le président du Front national et remporté son procès.

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