Trois semaines après son agression, celui qui avait été condamné dès 2006 pour l'assassinat du préfet Claude Érignac, en février 1998, est décédé ce mardi 22 mars. Le 2 mars dernier, il avait été agressé en prison par un autre détenu, djihadiste. Portrait d'un détenu devenu un symbole sur l'île de Beauté.
Deuxième d'une fratrie de trois, Yvan Colonna est né le 7 avril 1960 à Ajaccio. Mais il quitte l'île à l'adolescence, pour Nice, avec sa famille, ce qui restera toujours une blessure pour lui. Sur la Côte d'Azur, il passe un bac B et étudie pour devenir professeur d'éducation physique, comme son père, Jean-Hugues Colonna.
L'amour d'Yvan pour son île natale lui fait rapidement abandonner ses études pour retourner dans son fief familial de Cargèse, au nord d'Ajaccio. Dès son retour, il enchaînera les petits boulots, comme maître-nageur ou surveillant en établissement scolaire avant de s'installer en tant que chevrier.
Le 6 février 1998, Claude Erignac, préfet en Corse depuis deux ans, est assassiné. Un acte "barbare... sans précédent dans notre histoire", dira le président de l'époque Jacques Chirac. En mai 1999, plusieurs membres du groupe suspecté de l'assassinat sont interpellés. Interviennent alors les premières dénonciations, Yvan Colonna prend le maquis. Une cavale de quatre ans, jusqu'à son arrestation en juillet 2003. Poursuivi aux quatre coins du globe, celui s'était terré dans une bergerie du sud de l'île corse.
Suivra une longue saga judiciaire, avec trois procès avant une condamnation définitive à la réclusion criminelle à perpétuité, sans période de sûreté, en 2011. Trois audiences durant lesquelles Yvan Colonna niera toujours les faits reprochés. "J'ai jamais tué personne, j'ai jamais pensé tuer quelqu'un", avait-il insisté lors de son dernier procès. Mais il assume : "Je suis nationaliste, je pense que je le serai toujours".
Incarcéré à Fresnes (Val-de-Marne), Toulon puis Arles (Bouches-du-Rhône), entre autres, il a multiplié les demandes de levée de statut de "détenu particulièrement signalé", toutes refusées. Celui-ci ne sera suspendu qu'après son agression, début mars 2022. Dans le même temps, sa peine est, elle aussi, suspendue quelques jours avant sa mort. Cette fois, par une décision judiciaire.
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