Près de deux semaines après la violente agression d'Yvan Colonna en prison, la tension ne retombe pas en Corse. La manifestation organisée dimanche 13 mars à Bastia a viré à "l'émeute", d'après le procureur de la République. Au total, 67 personnes ont été blessées dont 44 parmi les forces de l'ordre. Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'il se rendra sur l'île de Beauté mercredi et jeudi.
Pour Thierry Dominici, spécialiste de la Corse, ce mouvement "nationaliste populaire" est porté par une jeunesse "qui se revendique pour la plupart indépendantiste, en lutte contre 'l'État colonial'", une jeunesse qui était "déjà là après la victoire de Gilles Simeoni (Président indépendantiste du Conseil exécutif de Corse, ndlr)", précise-t-il.
Que réclament ces manifestants ? "Ils estiment qu'il y a un déni de démocratie, veulent une réponse à leur déclassement et soulignent leur situation précaire dans la société corse", explique l'enseignant en sciences politiques à l'université de Bordeaux.
Pour se faire entendre, cette jeunesse considère que "la rue demeure le seul embrayeur possible." "Ils ne veulent pas pratiquer les violences du FLNC mais une lutte de masse à travers des manifestations, récupérer la rue en rentrant dans des actions directes contre l'État", a insisté Thierry Dominici.
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