Dahbia Benkired condamnée à la perpétuité incompressible : "Elle ne sortira pas", martèle l'avocate de la famille de Lola sur RTL

Il y a des procès qui marquent à jamais la mémoire collective. Celui de celle qui a tué la petite Lola en fait partie. Vendredi 24 octobre, la justice a rendu son verdict : Dahbia Benkired a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, la peine la plus lourde du droit français, rarissime et définitive.

La maman de Lola, d’une voix tremblante, mais ferme, avait lancé à la barre : "Je demande que cette chose soit enfermée toute sa vie." Ce souhait a été exaucé. Quelques heures après l’annonce du verdict, l’une des avocates de la famille, Maître Clothilde Lepetit, était l'invitée de RTL Matin, ce samedi 25 octobre.

"J’ai été très fière d’être cette actrice de justice, de participer à cette œuvre-là, assure-t-elle. Trois années d’investigations, les plus abouties, pour fermer toutes les portes de l’imaginaire et chercher au plus près la vérité. Devant la cour d’assises, les débats ont été d’une tenue et d’une qualité exceptionnelles. Ils ont permis de mettre des mots, de réfléchir, de mettre de l’intelligence sur ce qui n’était plus concevable. Et d’empêcher les pensées folles, les délires."

Elle ne sortira pas. Elle ne sortira pas. Cette peine veut dire que c'est la perpétuité réelle en réalité, celle que tout le monde comprend bien, il n'y a pas besoin de faire du droit.

Maître Lepetit, avocate de la famille de Lola sur RTL

Cette condamnation, l’une des plus lourdes que la justice française puisse prononcer, marque les esprits. Une "perpétuité réelle", comme le souligne l’avocate : "Une perpétuité réelle, c’est celle que tout le monde comprend bien : elle ne sortira pas."

Qu’est-ce qui a motivé cette décision ? "Il y a d’abord l’horreur des faits, puis l’indicible douleur infligée à Lola et à sa famille, et enfin la nécessaire protection de la société. Car cette femme est d’une dangerosité folle et particulière." Une semaine entière d’audience, intense et douloureuse, pour les jurés, les témoins, les observateurs, mais surtout pour la famille. Debout face à l’insupportable, la mère et le frère de Lola ont été présents chaque jour, écoutant sans jamais céder à la haine.

"On s’est mis tous ensemble autour d’eux pour regarder ce qu’ils avaient besoin de regarder. Ils étaient dans une impasse psychique : d’un côté, le besoin de savoir, d’aller jusqu’au bout ; de l’autre, la peur d’y retourner. Mais ils l’ont fait pour pouvoir dire à leur petite fille : on sait, on y était, et tu ne seras plus jamais seule dans cette histoire. La réalité dépassait tout imaginaire, même celui du pire. Alors on y est allés ensemble. C’était le mieux que l’on puisse faire."

Maître Lepetit, avocate de la famille de Lola sur RTL

Peut-on se reconstruire après un tel drame ? L’avocate reste lucide : "Le verdict a l’impuissance de rendre les gens perdus. La justice ne fait pas de magie. Elle aide à penser, pour continuer à avancer, pour faire au mieux demain avec un passé irréversible. C’est à la fois insuffisant pour apaiser le chagrin, et pourtant essentiel pour accompagner. Quand on a perdu quelqu’un, il ne reste plus que les bras. Ceux de la société, tendus vers ceux qui souffrent."

Ce procès aura enfin révélé un contraste saisissant : la froideur glaçante de la tueuse face à la douceur de la famille. "L’accusée avait une difficulté à se décentrer, une particulière déficience en empathie" explique l’avocate, avant d'ajouter "Tandis que nous, nous étions précisément à l’endroit de l’altérité, du sens de l’autre, de l’empathie."

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