"Complicités internes", failles de sécurité" : sur RTL, le président du Crif s'interroge après les incidents à la Philharmonie

Comment un concert a-t-il pu être perturbé par des fumigènes à la Philharmonie de Paris ? Dans la soirée du 6 novembre, le concert de l'orchestre philharmonique d'Israël a été perturbé, interrompu par des fumigènes craqués par des personnes dans la salle. Quatre personnes ont été interpellées à la suite de ces incidents.

Tout comme l'ambassadeur d'Israël, qui a raconté avoir témoigné de la scène au micro de RTL, le président du Conseil représentatif des institutions juives (Crif), Yonathan Arfi, se trouvait dans la salle au moment des faits. 

Sur RTL, il s'interroge au lendemain de ces incidents."Je demande que des enquêtes qui soient approfondies pour déterminer comment des fumigènes ont pu pénétrer dans l'enceinte de la Philharmonie, assure-t-il. Est-ce qu'il y a eu des complicités internes ? Est-ce qu'il y a eu des failles dans le dispositif de sécurité ?"

"Je sais, poursuit-il, que la mobilisation de la préfecture de police était extrêmement importante et il faut la saluer. Mais je regrette que, malheureusement, des activistes pro-palestiniens aient réussi à perturber le bon déroulement d'un concert de ce type dans une instance qui est plutôt feutrée traditionnellement". 

Il y a eu non pas de la peur, mais la sensation d'une violence qui s'exerçait dans les tribunes de cette salle de concert.

Yonathan Arfi, président du Crif sur RTL

Yonathan Arfi raconte avoir ressenti une certaine "violence". "C'est assez impressionnant de voir un fumigène dans une salle fermée, ce sont des images qu'on est plus habitué à voir dans des stades de football que dans des salles de concert. Donc, il y a eu non pas de la peur, mais quand même la sensation d'une violence qui s'exerçait dans les tribunes de cette salle de concert". 

Des personnes se trouvant dans la salle ont vivement réagi à l'allumage des fumigènes, interceptant parfois violemment les fauteurs de troubles. "Je veux saluer la dignité du public qui a réagi comme un seul homme en se levant pour applaudir les musiciens, applaudir les artistes pour les encourager à reprendre le concert ensuite, ce qui a été le cas après chacune des interruptions, ajoute le président du Crif. Et puis, évidemment, la dignité aussi de ces musiciens qui ont choisi de répondre par la musique à ces agressions".

Interrogée sur CNews, l'eurodéputée LFI Manon Aubry a refusé de condamner ces incidents, l'orchestre représentant, selon elle, l'État israélien. "Je ne suis pas surpris parce que la France insoumise est au fond celle qui a armé symboliquement tous ceux qui sont ensuite passés à l'acte dans ces incidents anti-israéliens depuis le 7 octobre 2023, réagi Yonathan Arfi. Ils ont cultivé un discours de haine, un discours de stigmatisation, un discours d'essentialisation aussi, comme si chacun des Israéliens, mais au fond même chacun des Juifs dans le monde entier, à leurs yeux, était responsable d'une situation à 3.000 kilomètres. Cette responsabilité de la France insoumise, il faut le dire, elle est claire et je comprends que Manon Aubry ne condamne pas puisqu'au fond, elle les a encouragés".

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