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Bordeaux : 12 ans de prison pour le meurtre d'un homme qui l'importunait dans la rue
Importunée à plusieurs reprises par un homme alcoolisé en décembre 2016, Kessy, alors âgée de 18 ans, l'avait tué à coups de pied dans la tête.
Elle avait tué à coups de pied dans la tête un homme qui l'importunait dans la rue : Kessy, une jeune femme de 22 ans a été condamnée ce vendredi 11 juin à 12 ans de prison pour homicide par la Cour d'assises de la Gironde.
Les faits se sont produits un soir de décembre 2016, place de la Victoire à Bordeaux. La jeune femme, âgée de 18 ans à l'époque, avait été importunée à plusieurs reprises par un trentenaire visiblement alcoolisé. Sobre, la jeune femme l'avait alors repoussé avant de lui donner, lorsqu'il était à terre, deux coups de pied dans la tête "comme on frappe dans un ballon de football", avait-elle raconté aux enquêteurs. Transporté au CHU de Bordeaux dans un état critique, l'homme était décédé des suites de ses blessures quelques jours plus tard.
L'accusée "a fait exprès d'asséner deux coups à la tête de la victime. Ce choix délibéré caractérise une intention de tuer", a plaidé l'avocat général Benjamin Alla, relevant que "sur le moment, elle n'a rien regretté, si ce n'est d'avoir sali ses chaussures avec le sang de la victime". De plus, Kessy avait quitté les lieux sans se préoccuper de l'état de l'homme au sol ni appeler les secours. "Il l'a bien cherché", a-t-elle déclaré selon des témoins.
Une adolescence à base de drogues et violences
Cette jeune femme, au passé adolescent toxicomane, "a vécu des violences de la part de ses parents. Elle a vu ses parents être violents entre eux (...) a aussi été violée. Ce passé de misère n'est pas anecdotique", a souligné l'avocat de la défense, Dominique Laplagne. Ce dernier a plaidé la clémence en raison de l'âge de l'accusée, du "doute" sur l'intention de tuer, et de son comportement sans accroc depuis sa remise en liberté il y a deux ans.
Kessy, sans emploi, dit aujourd'hui "avoir des remords mais elle a toute la vie pour se reconstruire. Pour Vincent Cazeaux, c'est terminé. Il ne reste qu'un sentiment d'anéantissement pour sa famille", avait pour sa part déclaré Me Julien Plouton, avocat de la partie civile. L'accusée, contre laquelle dix-huit ans de réclusion criminelle avaient été requis, a vu sa peine assortie d'une obligation de suivi socio-judiciaire pendant 5 ans.
