Attaque au couteau à Paris : Laurent Nuñez admet un "dysfonctionnement" au sujet de la nationalité du suspect

Il y a bien eu une erreur. Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a reconnu "un dysfonctionnement", ce mardi 30 décembre sur France Inter, après la découverte de la naturalisation de l'individu suspecté d'avoir agressé trois femmes dans le métro parisien vendredi 26 décembre dernier. 

D'abord présenté comme Malien, l'homme n'a jamais mentionné sa nationalité française obtenue en 2018 aux enquêteurs, selon les informations recueillies par RTL, et était même sous OQTF (Obligation de quitter le territoire français). 

"Il est Malien, il est né à Bamako (...) il est Français par filiation. C'est son père, qui est Français, qui l'a reconnu alors qu'il avait neuf ans et donc il s'est vu, effectivement, délivrer un certificat de nationalité en 2012 à 12 ans. À 18 ans, il a eu un passeport, une carte nationale d'identité. Ce n'était pas connu des services. Alors, est-ce qu'il y a eu un dysfonctionnement? Forcément", a expliqué le ministre de l'Intérieur.

Le ministre va lancer des vérifications

Le ministre de l'Intérieur a, par ailleurs, annoncé que des vérifications allaient être menées, notamment sur le ficher des passeports français, pour savoir s'il a été consulté par la police ou la justice, voire l'administration pénitentiaire. Le but est de savoir si le franco-malien a toujours été considéré comme un étranger en situation irrégulière sans vérification de la part des services. 

"À partir du moment où vous traitez un individu comme quelqu'un en situation irrégulière, où vous le placez en centre de rétention administrative et vous tentez une procédure d'éloignement... alors que, en réalité, il est Français, évidemment qu'il y a eu un dysfonctionnement et je vais regarder dans quelles conditions on a - ou pas - consulté le fichier des personnes qui détiennent une carte nationale d'identité ou un passeport français", a assuré Laurent Nuñez.

Laurent Nuñez a également précisé que le suspect est né d'un père lui même malien et français de droit, totalement inexpulsable. Reste aussi à comprendre pourquoi l'homme de 25 ans n'a jamais revendiqué sa double nationalité même lorsqu'il a été visé par une OQTF. Lundi soir, le suspect, qui a déjà fait de la prison, était toujours hospitalisé en psychiatrie dans l'attente d'une éventuelle reprise de sa garde à vue. 

Interrogé sur RTL, ce lundi 29 décembre, le directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) avait déploré une absence "d'interconnexion des fichiers" de l'État. Pour Didier Leschi, "il y a une difficulté pour les forces de l'ordre à pouvoir avoir l'ensemble des informations qui sont disponibles à travers différents services de l'État et qui ne sont pas regroupées dans un seul système".