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Un Français sous OQTF : sur RTL, le patron de l'OFII déplore l'absence "d'interconnexion des fichiers" de l'État après l'agression dans le métro parisien

L'homme d'origine malienne, soupçonné d'avoir agressé trois femmes dans le métro parisien vendredi, était Français depuis 2018 et sous obligation de quitter le territoire depuis cet été. Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), explique sur RTL comment une telle confusion a été possible.

Didier Leschi, directeur de l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration, en 2022.

Crédit : JOEL SAGET / AFP

Suspect franco-malien sous OQTF : sur RTL, le patron de l'OFII déplore l'absence "d'interconnexion des fichiers" de la police après l'agression dans le métro parisien

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Gabriel Joly & Hortense Crépin & Thomas Prouteau

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Un coup de théâtre et beaucoup de questions. Comme révélé par RTLl'agresseur présumé de trois femmes dans le métro parisien vendredi 26 décembre, présenté comme Malien, est en réalité Franco-malien puisqu'il a été naturalisé français en 2018. Malgré cette nationalité française, le suspect a néanmoins passé 90 jours en centre de rétention administrative (CRA) cet été, en vue de son expulsion vers le Mali. 

Comment une telle situation peut survenir ? Pour Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), "il y a une difficulté pour les forces de l'ordre à pouvoir avoir l'ensemble des informations qui sont disponibles à travers différents services de l'État et qui ne sont pas regroupées dans un seul système".

La France, c'est un pays de liberté. Il n'y a pas Big Brother de ce point de vue-là. D'autres pays sont peut-être plus efficaces, si tant est que ce soit totalement souhaitable

Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration

"Il n'y a pas spontanément d'interconnexion des fichiers et on est dépendants de ce que peuvent déclarer ou non les personnes qui sont arrêtées", explique-t-il sur RTL, citant des problèmes déjà soulignés par un rapport de la Cour des comptes de janvier 2024. Or, l'homme franco-malien - potentiellement atteint de troubles psychiatriques - n'a jamais revendiqué sa naturalisation.

"Un défaut qui va se prolonger"

Reste que sa double nationalité n'est jamais apparue lors de la procédure. Côté judiciaire non plus, l'information n'a jamais été remontée, alors que le suspect a été jugé et condamné en 2024 pour vol et agression sexuelle, sans jamais, là encore, faire état de son passeport français, ce qui pose question sur les différentes enquêtes qui ont été menées sur cet homme de 25 ans.

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"Si en plus, dans les condamnations pénales - puisque manifestement ça semble être le cas - il n'y a pas la bonne nationalité inscrite, alors que les personnes sont passées devant le juge, il y a un défaut qui va se prolonger", poursuit le patron de l'OFII.

"Il faudrait voir exactement comment cette personne a acquis la nationalité française, sans doute parce qu'elle était un mineur non accompagné arrivé en France avant 15 ans. Là, le code civil permet à 18 ans, s'il le sollicite, d'obtenir la nationalité française", imagine Didier Leschi, rappelant qu'il faut tout de même procéder à un certain nombre de vérifications pour s'en assurer.

Pour l'instant, la garde à vue du suspect des trois agressions dans le métro de Paris a été levée. Il a été transféré à l'infirmerie de la préfecture de police au vu de ses troubles psychologiques. On saura ce lundi soir si cette hospitalisation est prolongée ou si le Franco-malien est présenté à la justice. En l'état, en tout cas, il n'est pas expulsable.

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