C'est un dimanche agréable qui commence le 5 avril 1992, dans la villa du couple Kaas et de leurs enfants, en banlieue de Rouen. Le père de famille, André, sa fille et ses trois fils décident de sortir au cinéma. Son épouse, Sylviane, décline l'invitation et décide de rester à la maison.
À leur retour, André Kaas et ses enfants remarquent tout de suite un désordre inhabituel dans la maison. "C'est mon fils Jérôme, qui avait 11 ans à l'époque, qui monte, qui hurle. Il trouve sa mère qui est allongée, qui est morte", raconte André Kaas, dans Les Voix du Crime.
L'enquête commence. Pendant six mois, plusieurs pistes sont explorées, mais elles ne mènent nulle part. Pour André Kaas, tout bascule en novembre 1993 : il est arrêté par les policiers et accusé d'être le commanditaire du meurtre de sa femme. Il est persuadé que les accusations qui pèsent sur lui seront bientôt levées. "Je suis totalement serein quand j'y vais parce que c'est tellement énorme que je me dis 'Bon, ça va être démonté'", explique André Kaas.
Avec ses deux complices présumés, il est incarcéré à tort et va passer trois années en prison, loin de ses enfants. Depuis sa cellule, l'ancien agent immobilier clame son innocence.
En juin 1995, au vu du manque de preuves, il est libéré. Mais un mois plus tard, il est de nouveau incarcéré sur ordre de la présidente de la chambre d'instruction. André Kaas, de son côté, dénonce l'antisémitisme du dossier. "Il n'y a pas de preuves, je n'ai pas de mobile, je n'ai jamais rien avoué. Dans ce dossier, je ne vois que de l'antisémitisme", détaille André Kaas.
Il doit attendre l'arrivée d'un nouveau procureur, Joseph Schmit, pour sortir définitivement de prison. "Il prend le dossier, son adjoint prend le dossier et ils l'étudient chacun de leur côté. Et ils se revoient après les vacances. Et donc, l'adjoint lui dit 'Écoutez, je pense qu'on se trompe complètement'", raconte André Kaas.
Un sentiment de gâchis pas possible
André Kaas
En avril 2004, près de 12 ans après les faits, André Kaas reçoit enfin un non-lieu définitif.
Mais trop tard. L'ancien agent l'immobilier est ruiné. "Professionnellement, je n'ai jamais pu me refaire. J'avais perdu tout mon réseau. Je me suis retrouvé pendant des années à ne rien pouvoir faire". De la part de la justice, il a reçu une indemnité qu'il juge bien insuffisante.
De cette période, André Kaas garde un" sentiment de gâchis pas possible". Dix-neuf ans après le décès de Sylviane Kaas, le meurtrier n'a toujours pas été découvert et l'espoir de le trouver s'éloigne de plus en plus.
>> Les Voix du crime sont avocats ou avocates, enquêteurs ou enquêtrices, proches de victimes, de suspects ou de coupables. Ces témoins-clefs se confient au micro de Diane Douzillé, Jérôme Florin et Jean-Alphonse Richard. Des témoignages inédits, qui apportent un éclairage nouveau sur la justice et les grandes affaires criminelles d’aujourd’hui.
Une fois par mois, l'une de ces Voix du crime nous raconte son point de vue sur une affaire criminelle. Un podcast RTL.
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